Frisson part. 17 (Selek/Syhta)

La jeune femme entra à sa suite, ne pouvant s'empêcher d'être un brin nostalgique en se retrouvant à nouveau dans les quartiers où elle avait prit l'habitude de passer du temps avec le vulcain. Mais elle n'était pas là pour être nostalgique. Quand Jim et Spock étaient revenus de cette planète glacée, tout était allé si vite qu'elle n'avait guère eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait... ça lui paraissait à présent loin dans le temps, mais elle n'était pas en paix avec elle-même dans cette histoire.
- Spock... Quand tu... as choisi Kirk comme partenaire, à votre retour de cette planète, on n'a pas eu le temps de vraiment discuter de ce qui n'allait pas entre nous... Ce n'était pas le bon moment, et ensuite tu n'étais pas en état d'en discuter, mais... maintenant, j'ai besoin de comprendre... je ne te ferais pas le speech habituel en essayant de te convaincre que nous étions fait l'un pour l'autre, c'est trop tard pour ça hélas... Et bien que je sois heureuse pour vous deux... j'ai besoin de savoir... pourquoi pas moi ?
Elle joignit ses mains devant elle, cherchant les bons mots pour exprimer clairement ses pensées :
- j'avais l'impression... avant ça, que toi et moi étions... parfaitement assorti... que nous étions sur la même longueur d'onde pour ainsi dire... il me semblait que nous étions heureux. Et bien que ton amitié pour Jim n'était pas nouvelle... je n'ai pas compris pourquoi à un moment donné, ton coeur l'a choisi lui et pas moi...?

Spock noua ses mains dans son dos, évitant le regard de Nyota en fixant le sien au niveau de sa gorge. Il eut l'air de réfléchir pendant quelques instants, puis il prit la parole, d'une voix lente et profonde.
- Quand nous étions ensemble... comme tu l'as dit, cela se passait très bien. Nous nous comprenions facilement, et notre relation n'avait vraisemblablement aucun aspect négatif. Ce qui a changé, je ne sais pas exactement quand cela s'est produit, mais j'ai commencé à voir le Capitaine différemment. Je ressentais des sentiments, plus forts que de l'amitié, et différents de la fraternité. Je ne comprenais pas encore bien ce qu'il m'arrivait quand je suis tombé malade...
En cherchant son regard, cette fois, il vit qu'elle ne comprit pas immédiatement, aussi, il précisa.
- Le pon farr. Comme tu le sais, c'est une étape très importante dans la vie d'un Vulcain, et c'est peut-être à cause de cela que ma vision de ma relation avec le Capitaine a changé, je ne pourrais le dire. Ensuite, nous nous sommes retrouvés sur la planète, et comme tu le sais, je me suis refusé à lui jusqu'au dernier moment. Le pon farr semble vouloir rassembler les t'hy'la, deux êtres destinés à être ensemble, destinés à se comprendre, à communiquer. Il semble que le mien m'a poussé vers le Capitaine. Quand nous sommes revenus sur l'Enterprise, il m'a fallu de bons conseils pour que j'aille de moi-même vers lui. C'est à ce moment que nous nous sommes unis. Et c'est à ce moment que j'ai compris pourquoi la destinée nous avait réunis. Oh, je sais que tu diras que la destinée n'est pas un principe Vulcain, que ce n'est qu'une affaire de croyance, alors appelle-la comme tu veux. Quoiqu'il en soit, mon katra s'est uni à l'âme de Jim. J'ai alors ressenti chacun de ses sentiments aussi clairement que si c'était moi qui les éprouvais. C'était une fusion mentale d'une stabilité rare. Je crois, que malgré tout, même si tout se passait pour le mieux entre nous, tu n'aurais pas pu égaler Jim. Il m'apporte, sur tous les plans - humains, émotifs, instinctifs - bien plus que tu n'aurais pu m'apporter.

C'était quelque peu blessant de s'entendre dire que dans un sens, elle n'avait pas su combler les attentes du vulcain, malgré ses efforts. Mais elle savait que ce genre de chose ne se décidait pas toujours... Et même si la vérité était blessante, elle devait l'entendre pour enfin faire son deuil de leur relation.
- je comprends... ou du moins... je pense que je comprendrais, avec le temps... j'aimerais savoir... est ce qu'au moins, tu m'as aimé à un moment ou un autre de notre relation ou... c'était juste... une forte amitié ?

Spock eut à se moment une expression presque outrée, qu'il réprima un instant après.
- Bien sûr que je t'ai aimée, Nyota, je te l'ai dit. Un Vulcain ne saurait mentir.
Il expira ensuite longuement, puis reprit.
- J'aimerais que tu n'en veuilles pas trop à Jim. Quand je n'allais pas très bien, il a été le seul capable de me sauver. D'après les guérisseurs, même le kolinahr n'aurait pas fonctionné. J'espère que tu comprends à quel point le lien qui nous unit, lui et moi, est fort. Tu en connais suffisamment sur mon peuple pour le savoir.

-tu n'as pas à t'en faire pour ça Spock... J'avais conscience des sentiments de Jim à ton égard bien avant que tu ne les vois... on ne choisit pas la personne qu'on aime, et je sais qu'il a fait de longs et difficiles efforts pour ne pas se mettre entre nous, jusqu'à ce que ce soit une question de vie ou de mort...
Ce n'était pas ça qui rendait sa peine moins lourde, mais elle savait que leur capitaine avait respecté autant que possible leur couple. Comment aurait elle pu se mettre entre eux deux, s'ils étaient fais l'un pour l'autre...?
- je n'ai aucune rancoeur envers lui, ni envers toi... La situation est difficile pour moi, mais je ne vous en veux pas...

Spock observa la jeune femme avec une certaine tendresse, issue de son amitié pour elle. Il eut un très léger sourire, qui monta dans la lueur dans ses yeux.
- Merci, Nyota. Merci pour ta compréhension. Tu restes quelqu'un avec beaucoup de qualités, je ne regrette pas les moments que nous avons passés ensemble.

- merci Spock... Je n'ai pas de regrets non plus... Et bien que je vais avoir besoin d'un peu de temps à l'écart pour m'habituer à la situation... si tu le veux bien, je souhaiterais que nous demeurions amis.
Le sourire qui s'afficha sur le visage de Nyota était triste mais doux. Elle tenait au vulcain, et elle avait beaucoup d'affection et de respect pour lui, elle ne désirait pas faire comme s'ils ne s'étaient jamais connus.

- Bien entendu, que nous restons amis, répondit-il comme s'il s'agissait d'une évidence. Nyota, je ne suis peut-être plus en couple avec toi, mais tu restes quelqu'un d'important à mes yeux. Si nous n'avions rien partagé avant et s'il n'y avait pas de risque de te faire souffrir, je t'aurais proposé d'assister au kal-if-farr. Mais j'imagine que si tu étais venu, ça aurait été difficile pour toi. Dis-moi si je me trompe.
Spock s'était légèrement rapproché d'elle, d'un peu plus d'un pas, mais continuait de la regarder, les mains dans le dos.

Uhura leva les yeux vers lui, essayant de garder son sourire mais c'était difficile pour elle :
- non... tu as raison... Si le Kal-if-farr avait eu lieu plus tard, dans quelques mois par exemple, j'aurais pu venir... mais là, c'était bien trop tôt pour moi... je suis navré de ne pas avoir pu être là, mais j'avais à peine commencé à réaliser que toi et moi c'était bien fini... assister à votre mariage ça aurait été la goutte de trop...
Elle sentait ses larmes lui revenir malgré son fort caractère. Elle n'avait pas vu Spock durant tout le temps de ses soins, et l'éloignement lui avait permis de vite sécher ses larmes. Mais leur discussion était le point final à leur histoire, la partie manquante pour qu'elle laisse enfin ça derrière elle, et ça lui était pénible.

- Tu n'as pas à t'excuser de ne pas avoir été présente, Nyota.
Le Vulcain leva lentement une main et vint essuyer du pouce la larme qui glissait sur sa joue sombre. Son entrainement avec Jim lui avait permis d'apprendre à maîtriser ses émotions, mais plus que cela, à les utiliser à bon escient. Il comprenait pourquoi les humains les utilisaient dans leur quotidien. Il n'en était pas encore là, mais il pouvait ressentir plus facilement la peine de Uhura, et agir avec douceur, comme il ne l'aurait jamais fait sans l'aide de son compagnon.
- Ne pleure pas.

La jeune femme prit une profonde inspiration et essuya les larmes sur ses joues. Elle ne pouvait s'empêcher de songer à quel point le vulcain avait changé depuis qu'il était avec Jim. Changé en bien... Peut être était ce une preuve de plus qu'ils étaient fait l'un pour l'autre.
- excuse moi...
Elle reprit le contrôle de ses émotions et sourit tristement :
- merci Spock. Même si ça ne se termine pas comme je l'aurais voulu, je te remercie de me garder ton amitié. Ne m'en veux si pendant quelques temps, je prends mes distance, le temps de m'habituer à tout ça... je n'en resterais pas moins ton amie. Je vous souhaite d'être heureux, à tous les deux. Au revoir...
Elle sortit d'une démarche maîtrisée mais elle avait hâte de retourner dans sa cabine. Elle croisa Jim dans le couloir alors qu'il se dirigeait vers es quartiers. Ils échangèrent un long regard, sans rien dire, puis elle le salua d'un signe de tête et reprit sa route.
Jim la laissa partir, conscient qu'elle était malheureuse, mais aussi soulagé de voir, dans son regard, qu'elle n'en avait pas après lui.

Spock était soulagé que sa conversation avec Nyota était terminée. Elle s'était passée plutôt rapidement, et sans accroc. Avant de retourner sur la passerelle, il s'assit sur son lit, les yeux fixés sur ses mains, posées sur ses genoux. Il les retourna, étudiant ses plaies, et la façon dont le sel présent dans les larmes de Nyota les piquaient. Finalement, il se leva et alla les passer sous l'eau froide, dans la salle de bain, avant de les essuyer doucement. Il était en pause, mais il n'avait pas à tergiverser. Repenser à Nyota, à ce qu'ils auraient pu partager ensemble, ce n'était qu'une perte de temps. Non pas qu'il n'éprouvait pas de considération ni de respect pour elle, mais seulement parce qu'il n'y avait rien de plus à dire, et rien à changer.
Il revint ensuite dans la chambre et alla s'allonger sur son lit, se demander si Jim allait bientôt finir son quart ou non. Comme il ne lui avait pas demandé, et comme il ne souhaitait pas le déranger pendant qu'il menait l'Enterprise, il saisit doucement son luth, et se mit à jouer, des mélodies traditionnelles qui lui passaient en tête, des berceuses, des chants populaires. Tout ce qui avait bercé son enfance.

Sachant la conversation terminée, Jim rouvrit petit à petit son esprit tandis qu'il allait dans ses quartiers récupérer des PADD dont il avait besoin. Il ne resta qu'un instant, avant de passer voir Spock, ne sachant comment s'était déroulé la conversion. Il hésita un temps, ne sachant jamais décider s'il devait sonner pour ne pas surprendre son compagnon, ou entrer directement comme le ferait n'importe quelle personne avec son mari. Finalement il opta pour la seconde solution et entra sans frapper, accueillit par des notes de musiques. Ses yeux trouvèrent le vulcain et il le rejoignit et s'assit au bord du lit, demeurant silencieux pour ne pas l'interrompre dans son activité forte agréable à entendre.

Ses longs doigts continuèrent de pincer les cordes tendues de l'instrument, mais Spock regardait son amant avec une certaine tendresse. Son esprit, ouvert, l'accueillit tout entier et il lui parla, par leur lien, enveloppés dans les mélodies qu'il jouait.
- C'est terminé avec Nyota, et ça c'est passé plutôt bien, j'imagine. Rapidement, sans cris ni sans rage. Nous entretiendrons tout de même une relation amicale.
Sa main droite se crispa légèrement sur une corde, sa blessure le relançant étrangement à se moment, mais il se reprit aussitôt et continua de jouer.
- Et toi ? Tu as fini ton quart ?

Jim fut content de savoir que tout c'était bien passé, du moins autant que possible pour une discussion concernant une rupture amoureuse.
- c'est bien... Nyota sera sans le moindre doute une amie précieuse pour toi.
Il le pensait sincèrement, bien conscient que la jeune femme savait énormément de choses sur les vulcains, plus que lui sans aucun doute, et qu'elle avait toujours très bien su lire à travers les lignes avec Spock.
Le jeune homme ferma les yeux pour mieux profiter de la musique étrangère à ses oreilles mais apaisante :
- oui hélas... et maintenant que c'est fini... il me reste la pire tâche de la journée à faire... je vais appeler Starfleet Command.

A ce moment, le Vulcain cessa de jouer, mais pour ne pas finir abruptement sa mélodie, il la laissa vibrer quelques instants avant d'étouffer le son en plaquant sa main sur les cordes. Il se tourna alors vers son compagnon.
- Je suis là si tu as besoin de moi.
Il se pencha alors légèrement et atteint son visage en posant ses lèvres sur sa joue en un baiser tendre. Il ferma un instant les yeux, caressant la peau fraîche de l'humain du bout de son nez puis il se redressa.
- Je serai toujours là pour toi.

L'humain rouvrit les yeux au contact des lèvres tièdes de son compagnon et sourit tendrement, un peu réconforté par sa présence :
- je sais. Merci...
Il effleura ses lèvres d'un baiser puis se leva, sachant que retarder ce moment ne ferait que le rendre plus angoissant :
- Je vais les contacter depuis ton ordinateur si tu veux bien... Je ne sais pas encore s'ils voudront te parler ou pas, mais au moins, tu ne seras pas loin de moi...
Il rejoignit le bureau du vulcain et s'y assit avant d'allumer l'ordinateur et d'entrer les coordonnées de liaisons avec Starfleet. Un andorien lui répondit, se présentant comme une sorte de secrétaire qui se chargerait de transmettre la communication:
- je vous écoute Capitaine, quels sont les raisons de votre appel ?
- J'ai fais signaler, lors de mon séjour sur la Nouvelle Vulcain, un changement de statut relationnel.
- Oui en effet, je l'ai là... Vous appelez pour savoir s'il est accepté ?
- on va dire ça comme ça...
- ne quittez pas, je vous mets en relation avec l'amiral Johanson.

HP : tu veux faire Starfleet Command ?

HP : Yep !

Spock resta assis sur son lit mais il ne quittait pas des yeux son compagnon. Il souhaitait lui montrer qu'il était présent, qu'il l'aidait et qu'il pouvait compter sur lui. Comme toujours.
Sur l'écran apparut l'un des amiraux de Starfleet, portant l'uniforme relatif à son grade. Il se tenait droit, avec sévérité, sur son siège, avant de se tourner vers son propre ordinateur.
- Capitaine Kirk, vous avez demandé à me parler ?

Jim faisait très attention à son attitude, se tenant droit avec un air sérieux sur le visage, très différent de l'attitude détendu et souriante qu'il avait d'habitude :
- oui Amiral. J'aurais souhaiter obtenir confirmation que mon mariage récent avec le Commandant Spock, était accepté par Starfleet. Et n'était pas considéré comme une entrave à notre travail.
Il semblait parfaitement maître de lui en apparence, mais il avait un noeud à l'estomac, et son trac se ressentait à travers le lien.

Spock se redressa alors et vint s'asseoir, en tailleur, à l'extrémité du lit, de sorte que son compagnon pouvait le voir. Il posa ses mains sur ses genoux, ferma les yeux, et dans cette posture méditative, entreprit de réguler les émotions de son compagnon, au prix d'une très grande concentration. Il l'apaisa comme il put.
Sur l'écran, l'amiral saisit un padd et en survola le contenu.
- Effectivement, j'ai entendu parler de cet événement. Sachez qu'à l'amirauté, nous ne sommes pas tous d'accord que vous vous soyez unis ainsi, sans attendre une validation de Starfleet Command. Vous auriez dû attendre notre réponse avant de vous engager, car à présent, les amiraux qui sont contre votre union -parce qu'il y en a- n'auront plus qu'à donner une réaffectation à l'un d'entre vous.
Concentré, Spock n'écoutait pas vraiment les propos de l'amiral, restant focalisé sur la paix et la sérénité qu'il voulait faire ressentir à son compagnon.
- De plus, nous ne sommes pas certains que vous êtes aptes à travailler ensemble. Vous êtes tout de même capitaine et premier officier. Qui nous dit que vous êtes aptes à le commander, et qu'il l'est à vous obéir ?

Le capitaine apprécia les efforts et le soutien de son amant, d'autant plus qu'il allait en avoir besoin à présent... Il savait que tout le monde ne serait pas d'accord. Certains amiraux n'étaient déjà pas d'accord avec le fait qu'il soit capitaine, alors son mariage... mais il fallait maintenant qu'il démontre le contraire :
- Je comprends Amiral. mais je pense que nos missions passées parlent d'elles-même quand à notre capacité à coopérer malgré nos sentiments. Néanmoins, nos pouvons à nouveau le démontrer si vous acceptez de nous donner cette chance. Je tiens également à dire que nous sommes actuellement en route pour la Terre, et que si vous, ou d'autres amiraux, souhaitez interroger mon équipage, officiers et enseignes, ils sauront vous dire que le commandement n'est en rien gêné par notre relation. Nous sommes professionnels monsieur, et nous ne mélangeons pas travail et vie privée.
Le calme apporté par son compagnon lui permettait de maintenir toute sa confiance et son sérieux dans son attitude et sa voix, et il l'en remercia mentalement pour ça.

L'Amiral Johanson allait répondre, mais son regard fut attiré par quelque chose situé en hors champs. Quelqu'un s'approcha de lui, murmura à son oreille en lui tendant un padd, puis il s'écarta. L'officier supérieur lut les inscriptions sur le rapport, et il pâlit presque. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix n'avait pourtant pas frémi.
- Capitaine Kirk. Nous reprendrons ce débat plus tard. Nous venons de recevoir un appel de détresse d'urgence capitale venant de la Base Stellaire Alpha IV : les systèmes de survie risquent de défaillir d'un instant à l'autre. Vous êtes l'un des vaisseaux les plus rapides et les plus performants de la flotte. Vous avez pour ordre de vous y rendre immédiatement et de leur porter assistance. Ceci n'est pas un exercice, Capitaine, mais dites-vous que si cette mission est une victoire, certains amiraux se rangeront peut-être de votre côté. Johanson, terminé.
Et il coupa la conversation, alors que Spock relevait la tête, soudait presque ennuyé.
- Jim, la Base Stellaire Alpha IV... ce n'est pas celle où se trouve ta mère ?

Si Jim semblait écouter avec attention les ordres donnés, son esprit devint un bouillonnement d'émotions et de pensées entremêlées et qui n'avaient aucune succession logique, sinon pour lui. Quand la communication coupa il se retourna vers Spock et hocha lentement la tête :
- c'est bien celle là...
Il demeura figé quelques secondes puis contacta la passerelle depuis l'ordinateur :
- Kirk à passerelle.
- Sulu j'écoute ?
- Mettez le cap sur la station Alpha IV, vitesse maximale. Quand vous serez à proximité, tentez d'entrer en contact avec eux. Kirk terminé.
Il coupa la communication et se leva pour faire les cents pas :
- je ne suis jamais allé là bas, est ce que tu sais à peu près combien de temps il nous faudra pour y arriver ?
Son esprit était loin de s'apaiser, et il était à présent partagé entre inquiétude pour sa mère, et agacement de ressentir cette inquiétude.

Spock quitta le lit, se levant pour venir intercepter les pas angoissés de son compagnon. Il le maintint en prenant ses bras et le regarda, calculant mentalement.
- En distorsion maximale, il nous faudra quinze heures et cinquante-six minutes. Mais Monsieur Scott risque de te faire des reproches. Penche plutôt sur une distorsion légèrement plus faible, nous n'arriverons que quelques minutes plus tard. De toute façon, une base stellaire de cette ampleur contient, au moment où les systèmes de survie s'éteignent, suffisamment d'air oxygéné pour que toute leur population vive pendant un peu moins une bonne dizaine d'heure. Ce ne sont pas quelques minutes qui doivent mettre en danger l'Enterprise et son équipage. Et leur système de survie est encore en fonctionnement.

Jim se raccrocha au regard de son compagnon et s'immobilisa. Quinze heures et... disons seize heures... ça lui paraissait court et pourtant trop long à son goût. Tant de choses pouvaient arriver en seize heures... Mais si le vulcain disait que ça irait, il avait sûrement raison, il lui faisait confiance.
Jim inspira et expira lentement, mettant de l'ordre dans son esprit chaotique, et se calmant petit à petit :
- tu as raison. Seize heures, ça me parait bien, inutile d'endommager le vaisseau... ça ira...
Il semblait que ses derniers mots s'adressaient plus à lui-même qu'à son compagnon.
Pourquoi était il si inquiet maintenant ? Jusqu'à récemment, il avait toujours ressentit de la colère, de l'incompréhension, du rejet, en pensant à sa mère. Il avait refoulé tout au fond de son coeur et renié tout sentiment affectif envers celle qui l'avait abandonnée. Pourquoi maintenant se souciait il autant de son sort...? Car il savait très bien que son empressement et son angoisse n'était pas liés aux nombreuses vies qu'il y avait sur la station. Bien sur, il comptait bien les sauver tous, mais il n'aurait pas été aussi nerveux si sa mère n'y était pas...