Frisson part. 15 (Syhta/Selek)

- Je ne répondrai pas à cette question, je crois que tu connais très bien la réponse.
Après quelques instants de plus, ils arrivèrent devant les portes de la cabine de Spock, que celui-ci ouvrit en pianotant sur la console. Une fois à l'intérieur et les portes fermées, il se dirigea vers la salle de bain. Comme son amant, il avait besoin de prendre une douche, et il aurait aimé jeter un oeil à ses genoux, dans le but d'y apporter les soins nécessaires. D'une démarche un peu raide, il arriva dans la salle d'eau, dans laquelle il commença à se dévêtir, retirant d'abord son haut, après avoir retiré chacune de ses médailles pour les poser sur la tablette située sus le miroir. Le Vulcain percevait sans mal l'intérêt de Jim sur ses jambes, mais il ne voulait pas l'impliquer, d'une part, et d'autre, il pouvait très bien se débrouiller seul.
- Je voudrais prendre ma douche en premier si ça ne te dérange pas, dit-il en observant le reflet de son compagnon dans le miroir.

Jim croisa les bras, une petit moue boudeuse sur le visage, car il savait pertinemment que son amant ne voulait pas le laisser vérifier comment il allait. Il décida de le laisser tranquille pour sa douche, mais il finirait par obtenir ce qu'il voulait.
- d'accord... mais tu ne m'échapperas pas Spock. Tant que je n'aurais pas vérifié comment tu vas je m'inquiéterais pour rien.
Ce qui était vrai au fond, dès lors que le vulcain cherchait à lui cacher quelque chose, ça l'inquiétait quoi que puisse lui dire son compagnon. Et ce n'était pas qu'il jugeait que celui-ci ne pouvait pas prendre soin de lui, loin de là, mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que s'il lui cachait obstinément quelque chose, c'est que c'était grave... Sinon pourquoi le lui cacher? Il faudrait qu'ils discutent de ça un jour... Pour le moment, il quitta la salle de bain, et alla se chercher un thé au réplicateur.

La porte de la salle de bain se referma dans un léger chuintement. Spock la verrouilla silencieusement, puis retira ses derniers vêtements, qu'il posa sur un meuble. Face au miroir en pied, il observa l'état de ses genoux. Les quelques écorchures avaient prises une mauvaise apparence à cause du frottement causé par le tissus épais de son pantalon. Maintenant, des fibres étaient emprisonnées dans le sang coagulé. Il s'assit alors sur le rebord de la baignoire, tendit le bras vers l'armoire à pharmacie et s'occupa de nettoyer les plaies. Quand cela fut fait, il se redressa et entra dans la cabine de douche sonique. Ils avaient à leur disposition une cabine de douche traditionnelle, mais l'eau sur ses blessures encore ouvertes n'était pas une très bonne idée. Ainsi, il se lava, rapidement, puis sortit. Il prit de quoi bander ses genoux, ce qu'il fit en les protégeant avec un gel de cicatrisation. Pour terminer, il fit synthétiser l'une de ses tenues de détente, qu'il enfila prestement, pour sortir enfin de la salle de bain.

Jim alla s'asseoir sur le lit avec son thé, buvant lentement comme l'avait conseillé Bones. Il posa la tasse après quelques gorgées et s'allongea, la chaleur dans la cabine de Spock lui donnant étrangement envie de somnoler, après son insolation. Il fixa un temps le plafond, avant de fermer les yeux et de se détendre, repassant dans sa tête les souvenirs de sa journée. Il avait tout fait pour se souvenir de chaque détail, chaque mot, même ceux qu'il n'avait pas su comprendre. Un sourire s'étira lentement sur ses lèvres, suivit d'un sentiment de quiétude et de plénitude. Il affronterait Starfleet plus tard en ce qui concernait leur situation.
Plongé dans ses pensées et à moitié endormi, il entendit à peine le bruit de la porte, percevant surtout la proximité de son t'hyla. Il ouvrit un oeil, puis le referma, songeant qu'il avait lui aussi besoin d'une douche mais n'ayant guère envie de se lever.
- ça va mieux...?

Spock s'approcha du lit dans des pas feutrés, s'assit sur le lit, puis se pencha sur lui pour embrasser doucement ses lèvres.
- Je vais bien. Tu peux aller te doucher.
Il se redressa ensuite et entreprit de faire du rangement dans sa cabine, certains objets ayant été laissés sortis, et il en profita également pour remettre ses médailles dans leurs écrins.

L'humain soupira doucement et roula sur le coté avant de finir par rouvrir les yeux et se lever. Il se rendit à la salle de bain et se déshabilla avant d'opter pour une vraie douche. Bien que l'eau froide sur ses blessures le brûlait, ça lui faisait un bien fou après toute cette chaleur. Il ferma les yeux en laissant couler l'eau un temps, profitant de la fraîcheur puis l'éteignit. Il se sécha rapidement, essayant de jeter un oeil, dans le miroir, à son dos et ses fesses, qui étaient elles aussi marquées de diverses écorchures. Il noua la serviette autour de sa taille et se sécha les cheveux, leur donnant un air encore plus ébouriffés que d'habitude. Il quitta la pièce et alla se répliquer un T-shirt large qui tombait à mi cuisse et un boxer et s'habilla rapidement.

Une fois la cabine rangée, Spock alla s'installer dans son fauteuil, son luth sur les cuisses. Il en pinça doucement les cordes, étrangement inspiré, tandis que son compagnon sortait de la salle de bain pour s'habiller. Heureusement, celui-ci ne semblait pas avoir eu l'idée de regarder dans les déchets, auquel cas il aurait vu les compresses qu'il avait utilisées pour nettoyer ses plaies. Quand il le vit passer devant lui, à présent habillé, il s'interrompit dans sa mélodie et le regarda.
- Tu n'as pas mal ? Je n'ai pas été des plus doux, cette fois...

Jim retourna s'allonger, à plat ventre sur le matelas et croisa les bras avant d'y appuyer sa joue :
- je ne sais pas si je dois te répondre... quand tu te fais du soucis pour moi je suis toujours honnête, mais tu ne me laisses jamais savoir quand tu es blessé...
Peut être que le vulcain n'en voyait pas l'intérêt, ou trouvait ça illogique, mais c'était important pour l'humain qu'ils soient honnête l'un envers l'autre. Sans quoi il s'angoisserait toujours pour un rien à chaque fois que son compagnon lui cacherait ses blessures.

Spock l'observa s'installer sur le lit. Il remit son instrument à sa place habituelle mais ne bougea pas du fauteuil, le regardant depuis sa position.
- Il n'est pas dans l'habitude des Vulcains de se plaindre. Et nous gardons pour nous nos blessures, nous sommes ainsi. Peut-être que tu y vois un manque de confiance mutuel, moi j'y vois de la dévotion. Le désir de libérer l'autre de craintes inutiles, pour alléger son existence et faire pour que tout aille pour le mieux.

- je comprends, mais c'est l'opposé chez nous... Je ne suis pas non plus du genre à dire le moindre de mes problèmes mais... je le sens tu comprends ? je sens quand ça ne va pas, même si ce n'est rien de grave... Est ce qu'on ne peut pas... je ne sais pas, trouver un équilibre entre les deux ? tu pourrais juste me dire ce qui ne va pas, et me dire quand tu ne souhaites pas que je m'en occupe... je peux comprendre que tu n'as pas besoin de moi constamment. Mais j'aime autant que tu me dise clairement ce qu'il y a, et ensuite, si tu veux régler ça par toi-même, je respecterais ton choix... Ainsi, je saurais ce qui ne va pas, mais je saurais aussi que c'est bon, tu gères, et je n'ai pas à m'en faire plus que ça...
Il comprenait bien le problème, mais Spock avait tendance à cacher une égratignure aussi sûrement qu'il avait caché son pon farr qui était autrement plus grave... comment ne pas s'inquiéter à chaque fois dans ces cas là...? Jim n'envisageait pas de traiter son partenaire comme une chose fragile, loin de là. Ils auraient tous deux des soucis qu'ils voudraient, ou devraient, gérer seuls et il en serait ainsi. Il voulait juste être au courant de ce qui se passait, simplement parce qu'à travers ce lien, il sentait les choses, mais il n'était pas aussi doué que Spock pour les interpréter...

- Je comprends, Jim. Je vais essayer de faire un effort pour que tu ne t'inquiète pas. Je vais donc être sincère. A l'instar de ton dos, mes genoux sont un peu blessés, mais ce n'est rien de plus grave que cela. Tu n'as donc pas à t'en faire.
Il eut un léger sourire, puis il quitta son fauteuil pour venir s'asseoir sur le lit à côté de son amant.
- Et toi ? Comment vas-tu ?

- d'accord... merci...
Content de voir qu'ils arrivaient à se comprendre, lorsqu'ils prenaient le temps de discuter, l'humain sourit et se détendit. Il vint poser sa tête sur les cuisses de son époux et ferma les yeux :
- mon dos et mes fesses en ont prit un coup, mais rien de grave. et pour répondre à ta question de tout à l'heure... Bien que tu n'ais pas été aussi doux que d'habitude, la douleur n'est pas trop importante... demain ça ira mieux...

Spock glissa la main dans les mèches ébouriffées de son compagnon et les caressa tendrement, tout en le regardant, un doux sourire sur le visage.
- D'accord. Il est temps de nous reposer je pense. Demain, nous reprenons nos postes, nous devons être en forme. Nous devrons certainement affronter Starfleet, et honnêtement, je pense que ce ne sera pas facile de gagner leur confiance.

- ça me va... bonne nuit t'hy'la...
Jim se sentait déjà replonger dans le sommeil et il prit à peine le temps de se glisser sous le drap en faisant une place à son compagnon. Ses yeux se fermaient tout seul et il ne lutta pas. Dès qu'il sentit le vulcain s'allonger près de lui, il vint se blottir dans ses bras et s'endormit presque instantanément.

Spock entoura de ses bras son compagnon, le serrant doucement contre son torse. Il posa son menton sur sa tête, respira l'odeur de ses cheveux, puis ferma les yeux. En une caresse légère, il passa le bout de ses doigts sous son t-shirt, glissant sur ses reins, son dos et remonta jusqu'à ses épaules. Finalement, il s'arrêta, expira lentement et se laissa gagner par le sommeil.
La nuit fut douce, les enveloppant dans un cocon de douceur. Au matin, alors que leur réveil n'avait pas encore sonné, le Vulcain s'éveilla, sortant de la torpeur qui l'engourdissait. L'esprit encore embrumé, il bougea légèrement pour se rapprocher de Jim, qui s'était retourné dans son sommeil, et sentit qu'il appuyait contre lui sa propre érection matinale. Ses joues se colorèrent doucement mais il ne bougea pas, attendant patiemment que son corps se calme.

Il fallut un petit moment au jeune homme pour s'éveiller, enveloppé par la douce chaleur de son compagnon. Il garda les yeux fermés un temps, encore somnolant. Il lui fallut quelques minutes pour être bien éveillé, et réaliser que son partenaire l'était aussi. Il semblait même très bien réveillé, à en juger par ce qu'il sentait... Un sourire se dessina sur le visage de Jim, accompagné d'un léger amusement à travers le lien :
- le réveil est agréable on dirait...

Quand il sentit que son compagnon était éveillé, Spock embrassa doucement sa nuque, resserrant un peu plus ses bras autours de son torse.
- Désolé, j'ai dû faire... certains rêves, murmura-t-il d'une voix profonde, tout près de son oreille. Sûrement causés par la journée d'hier.
Comme la veille, il fit courir ses doigts sur son torse, en une légère caresse, plus destinée à être une marque d'affection qu'une stimulation sexuelle. Pourtant, sa main libre se glissa sous l'élastique de son sous-vêtement et le baissa au milieu de ses cuisses avant de revenir glisser sur le galbe de son postérieur. Le Vulcain bougea doucement contre son amant, plaçant son érection à son intimité, et après l'avoir interrogé sur son consentement, par voie télépathique, il prit lentement possession de son corps, dans une infinie tendresse.

Bien qu'encore mal réveillé, Jim sentit son corps s'enflammer progressivement en réponse à l'état de son compagnon. Il alla glisser une main vers la nuque de son amant, s'y raccrochant en sentant son amant le pénétrer. Il se raidit un temps, se mordant la lèvre en sentant la brûlure de la pénétration, puis inspira profondément, prenant le temps de se détendre. Quand il se sentit prêt, il le signifia mentalement au vulcain et relâcha la pression sur sa nuque.

Spock se mit alors à bouger, lentement, les muscles engourdis par le sommeil, et l'esprit encore à mis chemin entre la somnolence et la conscience. Pressé contre le dos de son amant, il passa ses mains sur son torse, sous son haut, et le caressa, avant de descendre pour venir soulager son membre gonflé. Ses va-et-vient étaient lents, profonds, de grande amplitude, et il y ajouta de longs baiser sur sa nuque et dans son cou, respirant son odeur et mordillant doucement sa peau tiède.

Un frisson parcourut le corps de Jim, et les caresses de son compagnon lui arrachèrent des gémissements de plaisir. Il se cambra entre ses bras, son souffle se faisant court et erratique, et il glissa ses doigts dans les cheveux d'ébène du vulcain. Il trouva la pointe d'une oreille et la caressa entre son pouce et son index, avant de glisser ses doigts jusqu'au lobe en une caresse légère.

De longs soupirs passèrent les lèvres du Vulcain pour venir se perdre contre la peau de son amant, à mesure que ses mouvements prenaient de l'ampleur, tout comme ses caresses. Sans arrêter le passage de ses doigts sur son membre, il glissa l'autre main vers l'intérieur de sa cuisse, et l'écarta, afin d'avoir un meilleur angle de pénétration. Rapidement, le plaisir se fit plus fort, et après plaintes et gémissements, Spock se répandit en lui dans un râle rauque, le corps pressé contre le dos de Jim.

L'humain ne chercha pas à résister en sentant son plaisir grimper, et quand il sentit son amant venir, il jouit à son tour dans un long gémissement qu'il étouffa dans l'oreiller. Il ferma les yeux, laissant un sourire flotter sur son visage tandis qu'il reprenait son souffle. Il était à présent bien réveillé, et dans un état presque euphorique :
- dire que j'envisageais d'être celui qui te sauterait dessus au matin...

Spock garda son compagnon serré contre lui, profitant de la langueur qui le prenait dans cet état post-coït. Il effleura sa nuque de ses lèvres, ses mains toujours pressées sur son ventre.
- A toi de me surprendre la prochaine fois, alors.
Le Vulcain ferma les yeux, se sentant presque happé par la somnolence, et son étreinte se détendit.

- j'ai intérêt à me réveiller tôt pour ça...
Jim posa ses mains sur celles de son compagnon avec douceur, par crainte que ses blessures de la veille lui fassent encore mal. Il aurait pu se rendormir immédiatement, si en jetant un oeil au réveil, il n'avait pas réalisé que de tout façon, il lui faudrait bientôt se lever. Ils devaient quitter l'orbite de la Nouvelle Vulcain et contacter Starfleet. Il se sentait las d'avance, en songeant à la bataille que ça serait pour expliquer la situation à Starfleet Commande et les convaincre de leur laisser une chance de prouver qu'ils pouvaient travailler ensemble.
Mais il ne se lèverait pas tant que le réveil ne sonnerait pas. Il était bien trop à l'aise dans son cocon de chaleur et de tendresse.

Lorsque le réveil sonna, quelques instants plus tard, Spock s'était rendormi, le nez niché contre la nuque de Jim. Son cerveau si génial n'avait pas pu se réveiller complètement, ce qui lui avait permis de replonger en quelques instants. D'habitude, il s'éveillait assez rapidement, mais il s'était passé tant de choses en quelques jours que son esprit et son corps semblaient avoir besoin de se reposer plus qu'à l'accoutumée.
Quand la sonnerie vint percer le silence, il émit un grognement étouffé, un peu contrarié par la tonalité stridente du réveil. Il se redressa lentement et passa ses mains sur son visage et ses yeux.