| | Emotion, fanfiction par Syhta | |
| | Auteur | Message |
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Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Emotion, fanfiction par Syhta Mer 8 Oct - 16:05 | |
| Bonjour Bon je viens vous présenter un essai que je viens de finir. Il s'agit d'une fiction se basant dans l'univers de Star Trek, mais dont les personnages sont de mon cru. La principale a beau porter mon pseudo, ce n'est pas un self-insert (déjà, parce que je déteste ça). Il ne s'agira, je pense, que d'une histoire écrite comme ça, pour me débarrasser de mes envies de SF alors que je dois écrire sur du fantastique pour un projet personnel. J'essaierai de respecter l'univers, mais je prendrai certaines libertés quand mes connaissances me feront défaut. Oh, et ne soyez pas trop critiques à ce propos, je n'ai même pas encore fini TOS L'histoire se passe dans la réalité des films reboot. Genre : Aventure, amitié, pas de romance prévue pour le moment Rating : PG-13 Disclaimer : L'univers de Star Trek ne m'appartient bien entendu pas le moins du monde, par contre les personnages principaux si Je n'ai pas de résumé à vous proposer, mais je peux vous expliquer rapidement ce qui sera raconté : il s'agit des aventures de Syhta, une jeune Vulcaine, qui s'enrôle dans Starfleet pour prouver qu'elle peut réussir en dépit de son instabilité émotionnelle et de son manque de connaissances scientifiques. Rejetée par ses pairs car elle ne s'est pas pliée à la logique, elle espère trouver sa place dans l'espace. J'espère, bonne lecture, et n'hésitez pas à commenter ou à me conseiller Je mettrai chaque chapitre à jour sur cet article. - Prologue:
La planète rouge tournait lentement sur elle-même. Des montagnes, des déserts, de roche, parfois de sable, de rares océans, et toujours, le soleil qui abattait implacablement ses rayons sur la surface brûlante de la sphère. Sur cette terre, peu de choses poussaient. Quelques buissons épineux, quelques plantes sèches, résistantes aux assauts du vent brûlant et du sable irritant. Pourtant, partout, la vie était bien présente. De nombreux Vulcains allaient et venaient, vivaient, paisiblement, en harmonie avec leur milieu, comme habitués à la raréfaction de l’oxygène, à la pesanteur, et tout simplement au climat hostile à plus d’une espèce vivante dans cette galaxie. ShiKahr était la capitale du peuple vulcain. Hérissée de hauts immeubles décorés de formes géométriques artistiques, elle était la plus peuplée et de loin la plus animée. Dans chaque recoin s’affairaient des marchands, ouvrant leur boutique, sortant leurs étals. Les murmures de la ville s’élevaient vers les balcons ensoleillés. L’air était chaud, comme chaque jour, le soleil approchant doucement de son zénith. Une petite fille passa les portes coulissantes d’un balcon en hauteur et se rua à l’extérieur. Elle prit appui sur un petit banc de bois clair bordé de deux pots ocre garnis de plantes sèches brûlées par le soleil et posa ses mains sur le rebord rugueux du muret, observant la ville en contrebas, les passants, les véhicules. La plupart étaient Vulcains, mais il y avait quelques étrangers : des touristes, venus profiter des charmes de cette planète bien connue, des voyageurs, peut-être même des explorateurs de Starfleet. L’enfant aimait les étoiles, leur scintillement apaisant pendant la nuit, crevant le ciel sombre. Depuis toute petite, elle rêvait de parcourir le ciel, le vide et le froid galactiques, à la recherche de nouveaux mondes. Ce à quoi ses parents, l’un scientifique et l’autre historienne, répondaient que ce choix serait fait en temps voulu, une fois qu’elle aurait terminé ses études. Malgré son jeune âge, elle n’était pas idiote, elle savait qu’ils la pousseraient à rester sur Vulcain, à embrasser une carrière qui ne la ferait pas s’envoler vers des horizons inconnus. Et elle respectait cette volonté. En ce penchant par-dessus le petit mur de pierre, la fillette vit que dans la rue passaient des extraterrestres qu’elle n’avait encore jamais vus ni étudiés. Certains avaient la peau claire, bleutée, d’autres verte. Emerveillée, imaginant les systèmes éloignés d’où venaient ces créatures, elle n’entendit pas s’ouvrir la porte-vitrée derrière elle. - Syhta, descends de là, fit une voix maîtrisée. Un peu penaude, l’enfant se laissa glisser et se retourna vers sa mère, dont elle partageait une grande partie des traits. Celle-ci posa la main sur les cheveux sombres de sa fille, arrangeant les quelques mèches qui avaient pu s’envoler pendant son observation. - Pardon, Mère. - Pour quelle raison as-tu fait cela ? Le regard de l’enfant pétilla et un sourire incontrôlé étira ses lèvres, levant la tête vers elle. - Il y avait des extraterrestres que je n’avais jamais vus encore. Il y en avait un avec la peau bleue, un autre avec la peau verte… - A quoi rime ce sourire, Syhta ? Celui-ci disparut immédiatement du visage de l’enfant. Son regard se durcit, devint plus froid, et sa voix se fit posée, sans aucune émotion. - Rien, Mère. La femme s’agenouilla pour se retrouver au même niveau que son enfant. Plongeant son regard dans ses yeux clairs, elle arrangea le col de sa tunique brune en un geste maternel. - Il faut que tu apprennes à garder le contrôle sur tes émotions. Si tu ne les contrôles pas, ce sont elles qui te contrôleront. - Je le sais, mais… - Ne discute pas. Je sais que ce n’est pas simple, mais seule la logique est capable de nous apporter la sérénité dont nous avons besoin. La fillette hocha la tête en silence. Elle comprenait, mais elle ne n’éprouvait pas le besoin de gouverner ses émotions et ses sentiments. Elle aimait ressentir la joie, la passion, l’émerveillement, le bonheur. Il n’y avait rien de dangereux. Alors que la mère se relevait pour ramener son enfant à l’intérieur, une colonne de chaleur intense creva l’atmosphère et vint frapper la surface rocheuse à plusieurs kilomètres de la ville, non loin des montagnes, soulevant une épaisse couche de poussière et de sable. La Vulcaine fronça légèrement les sourcils, essayant de comprendre l’origine de ce phénomène inhabituel. Ne trouvant aucune réponse, elle se hâta de rentrer dans l’appartement avec Syhta, puis fila d’un pas rapide vers une salle adjacente, laissant la petite fille dans un salon sobre aux teintes de crème et de chocolat. - Sernak. - Je sais ce que tu as vu. Un homme se tenait face à elle, portant une tenue sombre. Ses cheveux, coupés courts, dévoilaient son front et ses sourcils, fins et obliques. Leurs regards se croisèrent et leur échange fut silencieux, seules quelques légères émotions passaient sur leurs visages impassibles. Des doutes, de l’incompréhension, et un peu de crainte. Ni l’un, ni l’autre, ne comprenaient ce qu’ils avaient vus. Etait-ce pacifique ? Etait-ce dangereux ? Peut-être était-ce un scanner ou un radar. Mais pourquoi Vulcain subirait-elle cela alors qu’elle faisait partie de la Fédérations des Planètes Unies depuis les premiers instants ? Peut-être qu’il s’agissait des Romuliens ou des Klingons, mais aucun vaisseau ne s’aventurait si loin dans la zone protégée par Starfleet. C’était inconnu et incompréhensible. Soudain, le sol se mit à trembler légèrement, de quelques légères secousses, mais qui faisaient vibrer dangereusement les murs de l’immeuble, à cette altitude. Sans une hésitation, Sernak reprit la parole. - Vas chercher Syhta, il faut quitter la tour. Un hochement de tête, la Vulcaine se retourna et revint dans le salon où elle retrouva sa fille pressée contre la paroi vitrée des portes donnant sur le balcon, observant la colonne de chaleur attaquer la roche de la planète. Elle lui prit la main sans un mot, puis l’amena calmement vers la porte d’entrée, où son mari les attendait avec une sacoche contenant les besoins de première nécessité. Ils parvinrent à quitter rapidement la tour. Quelques autres familles, venues à la même conclusion, quittaient également les lieux pour se mettre en sécurité, tandis que les murs tremblaient de plus en plus. Personne n’était capable de dire ce qu’il se passait, mais chacun savait qu’ils devaient se mettre à l’abri. A chaque étage, des résidents les rejoignaient et descendaient avec eux, aucunement affectés émotionnellement par la situation. Il n’y avait que Syhta, encore trop jeune et n’ayant pas encore le contrôle de ses émotions, qui était sur le point de céder à la panique. Elle serrait fort la main de sa mère, son cœur battant la chamade. La peur. Un sentiment qu’elle n’avait que rarement éprouvé. Elle s'accrocha plus fort aux doigts dans sa paume quand ils parvinrent tous les trois à l’extérieur, sous le soleil impétueux. Le sol, pavé, était parcouru de secousses, se fissurait. Les murmures de la ville avaient cessés, il n’y avait qu’un profond grondement, et des craquements. Bientôt, les premières pierres chutèrent. La colonne brûlante avait disparu, laissant à la place un profond puits sombre et chaud. - T’Lan, emmène-la au hangar à navettes, mettez-vous à l’abri, ordonna l’homme avec un ton contrôlé. Je vous rejoins. Puis il tourna les talons, laissant les deux femmes, pour se diriger vers les laboratoires. Il fit un pas, leur fit face de nouveau et plongea son regard dans celui de son épouse, silencieusement. Aucun mot ne fut formulé, car les paroles n’étaient pas nécessaires. Sernak repartit et s’enfonça dans la foule pour rejoindre un large bâtiment de pierre rouge, tandis que T’Lan emmenait leur enfant en sécurité. Ce n’était pas les seuls à avoir eu l’idée de quitter la ville le temps que la situation se calme, mais aucun Vulcain n’était en proie à la peur ou la panique. Chaque geste était maitrisé, calme, logique. Le trajet dura quelques longues minutes, les pavés craquaient sur leur passage, et déjà, un bâtiment manquait de s’effondrer, trop longtemps secoué sur ses vieilles fondations. Alors que les murs sombres et métalliques du hangar se dessinaient au bout de la rue, en face d’elles, T’Lan se redressa soudain, son visage comme figé dans une expression des plus inhabituelles : ses yeux, exorbités, restaient fixes dans le vide, ses sourcils étaient haussés de surprise, et dans ses prunelles pouvait se lire la tristesse. Une profonde tristesse. Sa respiration fut plus courte l’espace de quelques secondes, puis elle resserra sa main sur celle de sa fille avant de reprendre leur route, enchainant au fond de son cœur les émotions qui tenaillaient ses entrailles. L’écho de ses pensées ne vint plus. Il suffit de quelques instants pour parvenir au hangar, dont les portes béantes laissaient déjà s’échapper quelques navettes et vaisseaux. La foule s’amassait devant l’arche où quelques Vulcains régulaient le flux vers les véhicules. Personne ne poussait, personne ne criait, personne ne courait. Pourtant, il y avait une effervescence évidente : les gestes étaient logiques mais fébriles, les voix parfois mal assurées. Il ne fallut qu’une annonce à travers les haut-parleurs pour que tout change radicalement. - A tous les habitants, ici l’U.S.S. Enterprise, fit une voix féminine. Vous devez évacuer Vulcain d’urgence, je répète, vous devez évacuer la planète. Il y eu quelques secondes de latence, puis la peur fut presque plus forte que la raison. Il n’y eu pas de violence, et peu de paroles, mais chacun se dirigea vers la navette la plus proche, au mépris de son voisin. Tiraillée, T’Lan pris sa fille dans ses bras et la porta, s’avançant vers l’un des véhicules spatiaux. Couvrant le trépignement incessant autour d’elle, elle éleva la voix, tendant sa chair au pilote. - Sauvez-la. Il tint son regard quelques instants puis hocha la tête et pris l’enfant contre lui. - Et vous ? - D’autres sont plus importants. Mettez-la en sécurité, c’est tout ce que je demande. Plus rien ne me rattache en ce monde désormais. Elle eut un faible sourire, toucha la joue de sa fille du bout des doigts alors que ses yeux se chargeaient d’émotions refoulées. Le temps sembla s’écouler plus lentement. T’Lan transmis tout son amour dans sa caresse, luttant contre l’envie de serrer une dernière fois l’enfant dans ses bras, ignorant l’animation qui les entourait, et les soubresauts de la navette à chaque Vulcain qui y entrait. Une larme coula sur son visage et elle se retourna définitivement. Syhta cria, hurla, appela sa mère, se débattant entre les bras forts du pilote qui la maintenait sur ses genoux. Elle tendait les mains vers elle, comme si cela avait pu la ramener, la rapprocher, mais elle s’éloignait en silence, alors que tout autour la foule s’engouffrait dans les véhicules. T’Lan sortit, sa silhouette fut illuminée par le soleil, et elle continua sa route sur les chemins craquelés de la ville, détachée de la fuite inespérée des habitants tout autour d’elle. Rejoindre son époux. C’était tout ce qui comptait à présent. Derrière, un petit vaisseau bondé se faufila par les portes grandes ouvertes et s’éleva lentement dans l’atmosphère brûlante. Contre la vitre, Syhta pleurait. ShiKahr s’effondrait. Vulcain s’effondrait. Quelques instants plus tard, il n’y avait plus que l’espace sombre et froid à la place de la chaude planète rouge. Vulcain n’existait plus.
- Chapitre 1 : Highlands:
Dans une pièce sombre, une silhouette se tenait recroquevillée. C’était étroit, lugubre, et seule une petite lucarne apportait un mince filet de lumière lunaire, faisant briller les gonds de l’unique porte. Des bruits de pas se firent entendre de l’autre côté, puis le tintement métallique d’un trousseau de clefs. En grinçant, le battant s’ouvrit, dévoilant dans la luminosité des éclairages électriques du couloir une femme d’âge mur, au visage pincé et sévère. - Tu peux sortir. La silhouette se redressa lentement, sans un mot, puis quitta lentement la petite pièce. C’était une jeune fille, une Vulcaine, d’à peine quatorze ans. Ses yeux étaient clairs, d’un gris aux reflets bleutés, traversés par des quantités d’émotions, ses cheveux, sombres, étaient retenus en plusieurs boucles lâches dans sa nuque et ses joues étaient légèrement mouchetées de petites taches de rousseur. Son visage, comme son corps, était fin, presque maigre, malgré quelques rondeurs juvéniles qui persistaient encore. Les vêtements qu’elle portait étaient trop grands, rapiécés, abîmés, témoignant de la région reculée où se trouvait la maisonnée. - J’espère que tu auras retenu la leçon. File dans ta chambre. - Oui, Madame. Sans demander son reste, la jeune fille partit dans les couloirs froids. Elle se trouvait à la Pension Moncrieff. C’était autant un orphelinat qu’un dortoir pour enfants difficiles, égaré dans les grands paysages d’Écosse. Les Highlands étaient tout autour : herbe grasse, ciel gris, tourmenté, percé de raies de lumière claire, collines battues par le vent et la pluie, lacs ridés et sombres. La haute technologie de la Fédération était absente en ces terres reculées. Il n’y avait pas de réplicateur, pas de chauffage central, pas de murs isolants du froid grandissant. En hiver, le vent sifflait entre les tuiles et les pierres, répandant son air glacial dans les chambres, éteignant les feux dans les cheminées de briques. Cela faisait neuf années que Syhta vivait dans cette maison, et si elle s’y trouvait encore, c’était uniquement pour la raison que, selon elle, il n’y avait pas de raison de se battre contre le sort. Elle n’avait pas encore eu l’âge d’être fiancée quand elle perdit, en quelques minutes, ses deux parents et son foyer. Vulcain lui manquait. Sa mère et son père lui manquaient. Elle se sentait seule, sans avenir, et meurtrie par le froid terrien. Quand elle fut sauvée de la destruction de sa planète, elle était passée entre les mains de beaucoup de personnes inconnues. Il y avait eu des ambassadeurs, des pilotes, des explorateurs, la faisant passer d’un vaisseau à un autre. Personne ne voulait d’elle. Élever un Vulcain était difficile sans connaître l’apprentissage qui lui était réservé, cela l’était davantage lorsqu’on avait un enfant qui n’était pas encore maître de ses émotions. Certains, faisant preuve de compassion, avaient voulu l’aider, mais s’étaient contentés de baisser les bras devant l’ampleur de la tâche. Son dernier voyage spatial s’était passé sur un vaisseau de la Fédération. Elle fut déposée à Paris, siège de la Présidence de l’union, et c’était l’un des pilotes qui avait négocié son déplacement jusqu’à la pension. Les Terriens n’étaient pas dupes. Chacun savait qu’un Vulcain adulte qui ne s’était pas plié à la logique pouvait être dangereux. Autant qu’un Romulien. L’isoler dans les Highlands semblait être la meilleure solution.
Discrètement, Syhta poussa la porte de bois de la chambre et se faufila à l’intérieur, ne voulant pas réveiller M’Riin, celle avec qui elle partageait les lieux. Elle tira les couvertures et se coucha toute habillée, consciente qu’elle ne dormirait pas, ses besoins étant différents de ceux des Terriens. La jeune fille se contenta donc de rester étendue, le regard fixé sur le plafond, s’efforçant de calmer sa colère contre Forbia McLaren, la marâtre qui tenait l’établissement. C’était une femme dure et stricte, qui ne tolérait aucun écart. Elle acceptait peu de visites, ne laissait que très rarement sortir les pensionnaires au-delà des murs de pierre de la maison, mis à part pour aller à l’école, et punissait le moindre réfractaire à ses règlements. Et Syhta avait expérimenté la petite pièce sombre plus d’une fois. Soudain, un léger murmure se fit entendre dans la chambre, puis le froissement des draps et des couvertures. - Syhta ? Tu es rentrée ? La susnommée se redressa et regarda en direction du lit situé de l’autre côté, poussé contre le mur. Dans la pénombre, elle put voir briller deux orbes dorés, avant que la lampe de chevet ne soit allumée à côté d’elle. M’Riin était appuyée sur un coude, tournée vers la Vulcaine. C’était une jeune Caitiane à la fine fourrure d’un blond foncé et au visage léonin. - Tu ne devrais pas lui tenir tête, dit-elle d’une voix douce. - J’en ai assez de subir tout ça… Je voudrais pouvoir m’échapper. - Il y a d’autres moyens que de te mettre McLaren sur le dos. Syhta fronça les sourcils, soudainement plus intéressée par les propos de son amie. Elle s’assit sur son lit et lui fit face, évitant le plus possible de faire grincer les ressorts du sommier. - Comment ? - Le règlement de la pension n’interdit pas de passer des concours. Je voulais tenter celui de Starfleet, tu veux le passer avec moi ? - Starfleet… souffla la Vulcaine. Tu crois que c’est possible ? - J’en suis certaine. Tu es intelligente. - C’est ce que tu penses toi, contra-t-elle. Mais malgré l’école, j’ai beaucoup de lacunes comparé aux autres Vulcains, et je ne suis pas aussi stable qu’eux. La Caitiane hocha légèrement la tête. - Je sais. Mais si tu ne tentes pas, tu ne sauras pas si tu en es capable. Une flamme s’alluma dans le cœur de Syhta. L’espoir. Il y avait peut-être une chance de quitter les Highlands. Elle ne détestait pas ces paysages, mais ils étaient bien trop différents de Vulcain, et bien trop peu accueillants pour elle. Quitte à rester sur Terre, autant qu’elle mette ce séjour à profit pour prendre en main son avenir.
Les inscriptions au concours se faisaient pendant l’hiver terrien. Une fois les demandes validées – elles n’étaient que rarement refusées – les candidats passaient les tests d’admission, et à ce niveau, seuls les meilleurs étaient acceptés. Cela laissait donc aux deux jeunes filles plusieurs mois de préparation. McLaren, bien trop heureuse de pouvoir se libérer de la charge de la Vulcaine plus que de celle de la Caitiane, leur donna tous les moyens pour réussir : cours privés, à domicile ou sur ordinateur, achat de manuels de physique hyperspatiale, d’histoire galactique, ou d’astrographie. N’ayant pas la générosité dans son cœur, elle leur demanda de mériter ces dons par différents service, allant de l’entretien de la cour, du jardin, ou des intérieurs, à la préparation des repas. Syhta, un peu plus rebelle que son amie, avait eu plus de mal à se plier à ces nouvelles exigences, mais en ces moments de colère, elle repensait au concours, à Starfleet, et à la possibilité de faire ce dont elle rêvait. Naviguer entre les étoiles, découvrir de nouveaux systèmes, de nouvelles espèces, aider les peuples oppressés par les Empires Klingon et Romulien, étendre la Fédération à de nouveaux horizons. Avec l’espoir en elle, la jeune fille se sentait plus que jamais en vie, confiante, et maître de son existence. Elle avait laissé le chagrin, les remords et les doutes derrière elle.
* * *
Les jeux étaient faits. En ce printemps frileux, Syhta et M’Riin avaient passé leur examen à Edimbourg. Le ciel était moins brumeux et moins gris que dans les Highlands, et il y avait également beaucoup plus de vie. Les rues, colorées, les avaient attirées comme des mouches par du miel. Les navettes, les vaisseaux, et les transports, modernes, les avaient émerveillées. Pourtant, le temps du concours, rien ne passa dans leur esprit qui ne soit pas les termes scientifiques, les histoires et les cartes qu’elles avaient apprises. Elles étaient à présent sur le chemin du retour, longeant le Mur d’Antonin entre deux stations de navettes, les faisant couper à travers bois et prairies vallonnées. M’Riin, plus candide que son amie, marchait sur les pierres imbriquées du mur, écartant les bras pour maintenir son équilibre. - Tu imagines notre vie si on réussit ? demanda-t-elle. La Vulcaine eut un petit sourire et leva les yeux vers son amie. - Oui. San Francisco, Starfleet Academy, l’Amérique. - Et l’espace. Elles échangèrent un regard complice puis continuèrent leur marche en silence. Intérieurement, Syhta était nerveuse, même si elle s’efforçait de ne pas le montrer. Elle n’était pas particulièrement optimiste, mais pas pessimiste non plus. Elle voulait garder la tête sur les épaules et ne pas se laisser entraîner dans des rêveries qui ne la blesseraient que trop si elle avait un résultat négatif. S’en relever serait ardu.
Les journées qui suivirent leur parurent interminables. Dans un élan de bonté, McLaren accepta de les laisser sortir parcourir la cambrousse alentour, ce que firent les deux jeunes filles avec plaisir. D’épaisses bottes imperméables aux pieds, elles filèrent dans les grandes prairies vertes. Sur les flancs des collines, de minces ruisseaux froids louvoyaient en miroitant entre de petits tertres surmontés de touffes d’herbes plus longues. Quelques fleurs piquaient la verdure, et les rayons timides du soleil, perçant entre les nuages gris, se reflétaient sur les tiges luisantes de rosée. Un gros rocher gris surmontait l’un des reliefs, les deux amies s’y dirigèrent d’un accord tacite et vinrent s’assoir sur le rebord, en hauteur. En face d’elle, perdue au milieu du vaste paysage, dans un mélange de teintes vertes et grises, se trouvait la pension, accrochée à une mince route de vieux bitume. De gros arbres feuillus la flanquaient, ainsi qu’une épaisse haie qui doublait le mur de la cour et des jardins. - Et si on ne réussit pas toute les deux ? demanda pensivement Syhta. - On réussira. La Vulcaine tourna la tête vers M’Riin et scruta son regard quelques instants en silence. Elle n’en savait rien, bien entendu, mais, que ce soit de la confiance, ou de l’auto-persuasion, c’était agréable de penser que les deux amies resteraient ensemble. C’était réconfortant, que leur avenir se fasse entre les vieux murs de la Pension Moncrieff, qu’entre ceux, neufs et modernes, de l’Académie, même si l’une des deux situations était bien plus enviable. Leur regard perdu dans les Highlands, elles virent sortir de la maisonnée un enfant plus jeune qu’elles, emmitouflé dans d’épais vêtements bruns, et venir vers elles en courant. Habitué à la région humide, il enjamba sans mal les ruisseaux et contourna les touffes d’herbes qui dissimulaient des trous d’eau. Il s’arrêta enfin au pied du monticule où se trouvait le rocher où étaient perchées les deux jeunes filles et éleva la voix, qui leur parvint, fluette et déformée par la brise fraiche. - On a reçu un message de Starfleet pour vous deux ! - Alors ? le pressa Syhta. - J’sais pas, j’ai pas lu. J’venais juste vous prévenir. La Vulcaine se laissa glisser du rebord et atterrit souplement sur l’herbe humide, vite rejointe par M’Riin qui posa sa main sur son épaule. Elle souriait. Quoi que ce sourire signifiait, il était bienveillant et chaleureux. Syhta y répondit, puis pris le chemin de la maison en silence. Son cœur battait fort, elle espérait autant qu’elle le pouvait, que ses compétences étaient suffisantes pour intégrer la prestigieuse école. Elle voulait plus que tout partir de Moncrieff, des Highlands, quitter l’Ecosse. Certaines personnes étaient chaleureuses, mais elle ne supportait plus McLaren, et elle ne voulait plus avoir à le faire. Si elle échouait, elle trouverait un autre moyen pour partir. La marâtre ne serait que trop heureuse de la voir déguerpir et de ne plus l’avoir sous son toit. Quand les trois enfants arrivèrent dans la bâtisse, ils furent accueillis par Forbia, tenant un padd dans une main, un torchon dans l’autre. Son regard vacillait, mais il était impossible de voir, tant ses yeux étaient petits et étroits, si c’était d’émotion ou de fureur. Sans un mot, elle posa l’objet entre les mains de la Caitiane, et se statufia au milieu de la pièce, serrant le bout de tissus dans ses mains sèches et ridées. M’Riin baissa les yeux vers l’écran tactile, le parcourut lentement, lisant chaque ligne, chaque mot, afin de ne rater aucune information. A côté d’elle, Syhta était fébrile, ne tenant plus en place. Contrôler son envie de lui arracher le padd des mains afin de lire elle-même était difficile, mais elle résista. Son cœur battait à tout rompre, elle posa la main sur son flanc, étonnée par la puissance de ses coups, et déglutit lentement, alors que M’Riin relevait la tête vers elle. Ses yeux étaient humides. - Syhta… on a… on a réussi ! Toutes les deux ! Incapable de parler tant la nouvelle la soulageait, celle-ci s’approcha et pris son amie dans ses bras, la serrant contre son torse. Ses yeux se remplirent de larmes qu’elle laissa couler librement, ruisselant sur ses joues pâles. A côté, Forbia reprit vie. Dans un geste presque maternel, elle délaissa son chiffon et encercla les deux jeunes filles de ses bras osseux. Un mince sourire, timide et peu naturel, apparut sur son visage émacié, et elle passa les mains dans les cheveux de ses deux orphelines. - Félicitations, fit-elle doucement. Une navette de Starfleet viendra vous chercher dans deux semaines. Leur étreinte dura encore quelques instants, avant que chacune ne recule et ne retrouve sa place. A partir de ce jour, tout se passa vite. N’échappant pas aux corvées, à l’école, ni aux règlements sévères de la pension, les deux amies s’appliquèrent à réunir leurs affaires, leurs vêtements, des souvenirs, des objets amassés çà et là, dans des valises flambantes neuves. Le dernier soir, Syhta ne dormit pas et, profitant de l’été approchant, observa le ciel étoilé, dégagé de tout nuage. Bientôt. Bientôt, elle pourrait parcourir l’espace. Naviguer vers des terres inconnues. Mais avant, son premier voyage avait des horizons plus proches. San Francisco. Ce n’était ni de l’autre côté du Quadrant Beta, ni de celui de la galaxie. C’était simplement l’autre face de la Terre, et pourtant, en cet instant, cela lui semblait être le bout du monde.
Merci
Dernière édition par Syhta le Ven 10 Oct - 12:59, édité 4 fois | |
| | | Olotse
Messages : 48 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 26 Localisation : Essone (Ile de France) Emploi/loisirs : Lycéenne
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Mer 8 Oct - 20:10 | |
| Wouah, J'avais encore jamais lu de fan fic décrivant l'attaque de Vulcain vue par des habitants de la planète, des gens que ne savent pas se qu'il se passe. Bah c'est quelque chose! | |
| | | Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Jeu 9 Oct - 8:36 | |
| J'ose en comprendre que ça t'a plu Merci ! J'espère que tu aimeras la suite ^^ | |
| | | Sherlock_Spock
Messages : 1004 Date d'inscription : 31/08/2013 Age : 38 Localisation : Shi'Kahr - Vulcain Emploi/loisirs : Ecrivain Humeur : Spokienne
| | | | Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Jeu 9 Oct - 9:15 | |
| Yah, je suis contente que ça t'ait plus ^o^ Oui, le premier chapitre se déroulera plus tard. Je sais que c'est triste pour Vulcain, mais, à mon sens, c'est important pour cette histoire qu'elle n'existe plus. Ca ne rendra Syhta que plus fragile et instable, je pense (c'est encore à creuser :p). C'est prévu qu'elle croise Jim et Spock, oui J'espère que tu aimeras la suite ! | |
| | | ichikirk
Messages : 990 Date d'inscription : 16/07/2013 Age : 52 Localisation : en balade sur l'enterprise Humeur : kirk addict (mais aussi spock)
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Jeu 9 Oct - 21:50 | |
| Oh oh, ça me plaît aussi | |
| | | Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Jeu 9 Oct - 21:52 | |
| Super Peut-être la suite demain | |
| | | Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Ven 10 Oct - 12:59 | |
| Chapitre 1 disponible sur le premier article | |
| | | Sherlock_Spock
Messages : 1004 Date d'inscription : 31/08/2013 Age : 38 Localisation : Shi'Kahr - Vulcain Emploi/loisirs : Ecrivain Humeur : Spokienne
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Ven 10 Oct - 19:31 | |
| JE VEUX LA SUITEUH!!!!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!
Pardon. Soyons sérieuses XD J'adore. On s'attache rapidement à Syhta. C'est horrible cette histoire de pension pour les orphelins dont personne ne veut. Moi je suis sûr que Spock serait ravi de lui apprendre à maîtriser ses émotions. Mais là n'est pas la question, je le sais. Maintenant, vivement Starfleet Académie! J'espère qu'elles resteront amies longtemps, parce qu'elles sont toutes mignonnes ^^
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| | | Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Ven 10 Oct - 19:43 | |
| Ouah, quelle réaction, je m'attendais pas à ça !! Je suis super contente que tu aies aimé à ce point Et puis je suis plus que ravie que tu apprécies Syhta | |
| | | ichikirk
Messages : 990 Date d'inscription : 16/07/2013 Age : 52 Localisation : en balade sur l'enterprise Humeur : kirk addict (mais aussi spock)
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Dim 12 Oct - 19:45 | |
| MERDOUILLE ! C'est terrible la destruction de Vulcain ! J'ai compris que la maman avait perdu son époux quand elle se figea, mais elle n'a même pas eu envie de vivre pour son enfant ? C'est une tragédie et intolérable de détruire une planète !
Après je me suis demandée, pourquoi Syhta n'a pas été prise en charge par les survivants de son peuple ? En raison de son émotivité, personne ne voulait s'en occuper ? Et ce malgré le peu de survivants ? Forbia est bizarre, elle est super sévère et pourtant enlace les 2 jeunes filles quand elle apprend qu'elles sont reçues à Starfleet ? | |
| | | Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Dim 12 Oct - 19:55 | |
| Non, je me suis dit que l'amour entre T'Lan et Sernak était plus fort que sa volonté de vivre pour son enfant. Elle a préféré assurer la survie de sa fille.
Voilà, les autres survivants vulcains ne voulaient pas d'elle à cause de son émotivité. Pour Forbia, malgré sa sévérité, elle a un peu de coeur, et malgré elle, voir la joie de Syhta et M'Riin l'a un peu émue. Elle n'a pas un coeur de pierre comme elle semble vouloir le faire croire. | |
| | | ichikirk
Messages : 990 Date d'inscription : 16/07/2013 Age : 52 Localisation : en balade sur l'enterprise Humeur : kirk addict (mais aussi spock)
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Dim 12 Oct - 20:03 | |
| Je me demande, peut être que T'Lan était agacée que sa fille ne se maîtrise pas bien. En tout cas, trop triste la destruction de vulcain, et combien de familles détruites La pauvre Syhta, qui a été ballotée X fois avant d'atterrir dans cet orphelinat lugubre. Bon au prochain chapitre les 2 amies vont commencer leurs études à Starfleet Leur vie va changer, en bien j'espère | |
| | | Syhta
Messages : 735 Date d'inscription : 16/09/2014 Age : 32 Localisation : Paris Emploi/loisirs : Assistante-secrétaire
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Dim 12 Oct - 20:06 | |
| Oui voilà, il y avait aussi ça. La destruction de Vulcain c'est vraiment horrible oui Oui, ça va changer en bien :p Elles vont arriver à Starfleet et commencer leurs études ^^ | |
| | | ichikirk
Messages : 990 Date d'inscription : 16/07/2013 Age : 52 Localisation : en balade sur l'enterprise Humeur : kirk addict (mais aussi spock)
| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta Dim 12 Oct - 20:08 | |
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| Sujet: Re: Emotion, fanfiction par Syhta | |
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