Confusion (Shina/Duneline)

suite des quartiers de l'officier en second

Spock fixait McCoy avec insistance, les bras croisés, raide comme un piquet.
- puisque je vous dis, martela-t-il pour la énième fois, que mon état ne me permettra pas de prendre le commandement, fut-ce pendant un cours laps de temps ! Qu'imaginez-vous ? Vous savez pourtant comme cette fièvre me ronge, et que la seule mesure logique à prendre est de m'enfermer durant notre voyage vers Vulcain. Voyage, qui, comme je vous l'ai également répété maintes fois, s'avère complètement inutile, puisqu'aucune épouse ne m'attend là-bas, et que, quand bien même nous trouverions une personne qui serait prête à s'unir à moi, je n'en voudrais pas. Nous ne sommes pas comme les humains McCoy, le Pon Farr ne stoppera que lorsque mon corps sera lié à mon Thyla, ou lorsque je mourrais. Voilà tout !
- Stupide tête de mule, enchaîna le docteur, vous pensez sérieusement que je vais vous laissez mourir sans trouver de solution ? De plus, ajouta-t-il en montrant Jim du regard, notre deuxième problème n’est pas des moindres. Il faut que nous trouvions un moyen de lui faire retrouver la mémoire !
Spock soupira bruyamment. La tension semblait s’accumuler dans son regard.
- D’où ma requête de me faire enfermer à cause de ce que j’ai fait au Capitaine ! Sulu prendra le commandement, il s’en sortira très bien !


McCoy l’étudia un moment du regard, puis lui enjoignit de le suivre un peu plus loin, afin que Jim n’entende pas.
- Depuis quand exactement les effets se font-ils sentir, Spock ?
Le vulcain fronça les sourcils, réfléchissant un cours instant.
- Certainement un peu avant que le capitaine ne revienne à bord du vaisseau. J’étais dans un état d’anxiété complètement irrationnel.
- Bien… mais vous ne vous en êtes pris à aucun de nous n’est-ce pas ?
- Non, répondit Spock, je n’avais pas ce besoin impérieux de violence. C’était juste… juste mon esprit qui semblait en effervescence. Sans que j’ai une particulière envie de passage à l’acte.
- Et à l’instant où nous parlons, avez-vous envie de me faire du mal Spock, d’user de violence contre moi ?
- Bien sûr que non, j’aurais déjà réagi si tel était le cas.
Spock se tut, l’air perplexe.
Bones se gratta le front, jetant un œil à Kirk qui attendait bien sagement sur le lit, jetant encore des regards désorientés autour de lui. Son attention se recentra sur Spock.
- Bien… on peut donc en déduire que votre état empire en présence de Jim. Reste à trouver pourquoi. Dans ce cas, rien ne vous empêche de prendre les fonctions de commandant le temps que je nous trouve une solution.
- McCoy…
- Non, laissez moi finir, le coupa le médecin, s’il arrive quoi que ce soit, vous m’en avertirez et nous vous relèverons de vos fonctions. Nous étions peu sur la passerelle, je vais expliquer à Sulu, Chekov, Scotty et Uhura ce qui se passe, ainsi, ils pourront me prévenir également si votre comportement empire.

Spock secoua la tête en signe de négation.
- Je ne sais ce qui vous entête à vouloir à tout prix me mettre aux commandes, sachant ce qui pourrait se passer…
- Laissez-moi faire, Spock, ayez confiance en moi, j’ai peut-être une idée, mais je dois la vérifier, voilà pourquoi je prends des risques.
- Très bien, comme vous le souhaitez. Je n’approuve pas, mais je me conformerais pour quelques temps à votre avis, juste quelques temps, c’est bien compris ?

Le docteur eut un sourire mystérieux qui ne plût pas au vulcain. Ce dernier se contenta de hausser les épaules, et de sortir de l’infirmerie, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil à son capitaine. Ce dernier le détaillait avec une attention toute particulière. Spock sentit une étrange sensation s’installer en lui, comme si la fièvre allait refaire surface d’un instant à l’autre.
Il sortit précipitamment.

Kirk, allongé sur un lit, observait le décor alentour. Il était perplexe et totalement confus: Pourquoi ne parvenait-il pas à reconnaitre cet endroit et à mettre un nom dessus?
Puis, des bruits de voix lui firent tourner la tête et lui confirmèrent que la situation était des plus étranges!
Qui étaient ces deux hommes qui discutaient si vivement et qui semblaient en désaccord?
Jim, ne se doutant plus qu'il n'était plus à l'académie Starfleet, se mit à les écouter attentivement puis les vit s'éloigner. Il fronça des sourcils, intrigués et mécontent: Il détestait les messes basses et il devinait que l'on parlait de lui et de son état.
Son regard se posa sur celui qui était grand, mince et d'une apparence non humaine et le détailla, curieux: Des oreilles en pointe, des yeux noisettes sous des sourcils incurvés, des traits impassibles et réguliers...
Kirk se demanda pour quelle raison son pouls se mit à battre plus fort lorsqu'il glissa son attention sur les lèvres de ce dernier.
Une chaleur inconnue s'empara de son corps et il suivit l'inconnu qui sortit de la pièce, non sans avoir jeté un regard un peu hagard dans sa direction.
Jim vit celui qui semblait être un médeçin s'approcher de lui, l'air préoccupé.
"-Bien, commença celui-ci, en scrutant kirk de ses yeux bleus perspiscaces. Je suis le docteur Mac Coy et vous êtes à bord de l'Enterprice. Vous en êtes le capitaine."
Kirk le contempla, pensivement puis éclata franchement de rire:
"-Moi, capitaine de l'Enterprice! Quelle bonne blague!"
Mais il cessa de rire devant l'expression sérieuse dudit Mac Coy.
"-Pourquoi, je n'en ai aucuns souvenirs? Vous vous fichez de moi!" Fit Jim, un soupçon de panique dans la voix.
Il sauta du lit et se mit à foncer vers la porte, sans écouter le docteur qui lui criait:
"-Jim! Revenez!"
Mais le jeune homme n'obéit pas et se jeta dans une course folle à travers un dédale de couloirs avant d'émerger vers un endroit bruyant.
Des têtes se tournèrent vers lui et un silence se fit lorsque Jim avança dans la salle remplie de monde qui mangeait.
Le jeune homme les dévisagea, notant leurs uniformes et la surprise teintée de respect dans leur attitude à son égard.
"-Mais où suis-je?!" S'écria, affolé, Jim en reculant.
Il se retourna, dans l'intention de fuir tous ces gens qui devaient le prendre pour un fou mais se heurta à quelqu'un.
Il leva les yeux et s'aperçut qu'il se trouvait devant celui qui l'avait troublé dans l'infirmerie. Il eut un faible soupir.
"-Où suis-je? Questionna-t-il, en cherchant un moyen de fuir à nouveau. Qui êtes-vous? Je veux mon ami Micthell! Gary, où es-tu?"

suite de "Dans l'espace" Planètes type M (atmosphère, eau, formes de vie)



Spock était allongé, inanimé, depuis plus de 2 heures. McCoy le veillait avec soin, le considérant d'un air perplexe.
Décidément, cet idiot de vulcain lui ferait vraiment tout voir.
L'infirmière Chapel entra soudainement pour lui apporter tous les résultats des examens pratiqués sur Spock, et il eut un brusque sursaut. Elle lui souri en lui tenant les papiers qu'il reçut en grognant. Puis ses sourcils se froncèrent alors qu'il prenait connaissance des informations.

Absolument rien d'étrange. Spock, apparemment, dormait... Bon sang, s'il voulait donc le tirer de là, il n'y avait donc rien à faire qu'à attendre que Monsieur daigne se réveiller ?

Il soupira bruyamment. Bien, s'il souhaitait jouer à la belle au bois dormant, grand bien lui fasse ! Mais malgré tout, le docteur sentait qu'il devait mettre le doigt sur quelque chose. Oui cette histoire lui rappelait un fait assez ancien. Il se précipita dans ses quartiers, à la recherche d'un livre bien précis.

Spock dormait... Ou plutôt, il rêvait... et son rêve n'était pas des plus chaleureux,

Il se trouvait dans une pièce sombre, exigüe, dont les parois semblaient faites d’une drôle de matière. Ni dures, ni souples. Et la gravité ne semblait pas non plus être au rendez-vous. Il flottait, redescendait, flottait à nouveau. Oui, le moins que l’on puisse dire est que cet endroit était réellement étrange.
Il n’y avait aucune porte, fenêtre ou quelconque ouverture autour de lui. Du moins, il ne semblait pas y en avoir. Il savait bien que les choses n’étaient pas toujours ce qu’elles semblaient être. Il décida donc d’adopter la seule attitude logique dans cette situation.

Il attendit.

Cinq minutes. Une heure ? Un jour ? Une éternité ?

Puis une image se forma lentement devant lui.

-Jim… !

Il tendit la main qui passa à travers le visage de son capitaine.
Ce n’était pas Jim. Qu’était-ce donc ? Une image formée par son esprit ? Ou par la chose qui le retenait prisonnier ? Et pourquoi donc l’apparence de l’humain ?
Un sourire apparut sur le visage et une main se tendit vers lui. Il sentit étrangement son cœur battre un peu plus vite. Il se reprit rapidement, et parla à haute voix :
- Que me voulez-vous ? Pourquoi suis-je prisonnier ?
L’image de Kirk se flouta légèrement, vacilla, puis disparut.
- Que signifie tout ceci ? Insista Spock.

Une chaleur presque insupportable l’enveloppa.
- Les humains sont étranges, les vulcains ne le sont pas moins… murmura une voix dans sa tête.
- Puis-je savoir ce que vous me voulez exactement ?

Un gloussement lui répondit, puis tout devient noir. Il ferma les yeux, et lorsqu’il les rouvrit, il se rendit compte qu’il flottait au dessus de son propre corps.
McCoy gesticulait comme un beau diable, un vieux bouquin dans les mains, l’agitant sous le nez de Jim, qui semblait contrarié.
Spock voulut attirer leur attention sur lui, mais il ne pouvait absolument rien faire. Il essaya de s’approcher de son corps, mais une force conséquente l’en empêcha.
Allait-il rester coincé ici à tout jamais ? Ou cette entité souhaitait-elle quelque chose de précis ? Dans, ce cas, pourquoi ne pas le lui demander, et le laisser ainsi, sans réponses ?
Bones et Jim lisaient à présent attentivement le livre, il essaya de s’approcher d’eux au maximum afin de voir ce qu’ils regardaient avec tant d’attention…

Jim fixait le docteur d'un air contrarié. Que venait-il donc lui raconter comme charabia encore? Et, avec un livre de contes anciens pour enfants dans les mains?
Kirk déchiffra les lettres et vit que c'était un livre de contres datant du vingt et une énième siecle.
"-Mais que voulez-vous que je fasse d'un conte pour enfants?" Fit-il, exaspéré.
"-Ne vous faites pas plus bête que vous ne l'êtes, Jim! S'exclama Mac Coy, d'un ton furieux et impatient. Ne faites pas votre tête de bourrique aussi! Croyez-moi, l'histoire de la belle au bois dormant est la clé de tout!"

Jim secoua la tête, sentant l'énervement le gagner:
"-Eh, bien! Que voulez-vous que je fasse, docteur?"
Le docteur émit un grognemment et mit le livre sous le nez de son capitaine.
"-Lisez et vous comprendrez tout! Vous et Spock, vous êtes les rois des imbéciles!"
Heureusement pour lui que le capitaine Kirk n'avait pas récupéré tous ses souvenirs! Cela aurait pu chauffer pour le matricule du docteur!

Jim commença à lire et stoppa, incrédule. Le passage disait que seul le baiser du prince réveillerait la belle endormie.
Il adressa un regard déconcerté à Mac Coy qui, innocemment, le lui rendit mais avec un sourire légèrement malicieux.
Une chaleur brusque s'empara du capitaine et ses joues devinrent cramoisies.
"-N'importe quoi! S'emporta Jim, en s'écartant du docteur. Vous n'allez pas me dire que vous y croyez à ce conte de fée! Puis vous insinuez que moi et le Vulcain entretenons ce genre de relation? Mais c'est stupide! Grotesque!"

Un frisson traversa Kirk qui sembla chercher d'où luiprovenait l'impression étrange d'une présence amicale à ses côtés. Il ne trouva pas et ne s'attarda pas plus.
Haussant des épaules, il regagna ses appartements au grand désespoir de Mac Coy qui murmura, entre ses dents,:
"-Bougre d'ânes! Spock et vous, vous êtes les plus empotés que je connaisses!"

Spock s'était rapproché du Capitaine et lisait par dessus son épaule ce conte pour enfant. Jim affectionnait particulièrement ce genre d'antiquité... En tant normal, du moins.

Aussi étrange que cela pouvait paraître (mais il n'était plus à ça près !) il ressentait toujours les émotions de l'humain, elles semblaient même...décuplées ? Oui, c'était cela. Il ressentait profondément les émotions de Jim, et c’était plutôt effroyable. Comme s’il était lié à son âme. Il avait déjà du mal ces derniers temps à se contenir, s’il commençait à ressentir les choses comme les humains…

Il avait essayé maintes fois de refouler cette partie de lui dans les abysses de son être. Les sentiments, les émotions, étaient inutiles ! Son père le lui avait inlassablement répété, ainsi que ses professeurs. Il avait crû y être arrivé. Jusque ces derniers temps… Il pensait…Non, il VOULAIT mettre son attitude sur le compte du Pon Farr, mais au fond de lui, il savait bien que ce n’était pas ce qui arrivait. Attitude stupide et à mille lieux d’un comportement logique.

- Nous y voilà…murmura une voix près de lui.

Bien sûr il n’y avait personne, il ne sentait personne…
- Dites-moi qui vous êtes. Et ce qui se passe, intima Spock.
- J’observe, Vulcain, j’observe. Et je trouve cela vraiment amusant, de plus en plus amusant. Je m’ennuyais à mourir et voici enfin une charmante distraction.
- Qu’y a-t-il de si amusant à observer ? Essayez-vous de nous nuire de quelque façon que ce soit ? Êtes-vous un ennemi ?
- Aaaah…soupira l’entité, mon jeune ami… Vous posez trop de questions. Contentez-vous d’observer, comme je le fais. Vous comprendrez que tout devient alors si limpide et surprenant que c’en est délectable… je vous laisse, j’ai énormément de connaissances à absorber sur ce vaisseau… De plus, cet humain avec son livre, me semble avoir trouvé une des clés de l’énigme !
-Ne partez pas, hurla Spock.
Du moins, il en eut l’impression, il ne pouvait bien sûr ni hurler, ni parler, ni même murmurer…

Son attention se reporta sur Jim, qui élevait à présent la voix sur le docteur.
" Vous n'allez pas me dire que vous y croyez à ce conte de fée! Puis vous insinuez que moi et le Vulcain entretenons ce genre de relation ? Mais c'est stupide! Grotesque !"
Puis Jim sortit sans un regard en arrière.

Spock se rendit compte qu’il pouvait le suivre à travers les couloirs.
Ainsi, il pouvait naviguer partout mais pas rejoindre son propre corps… Il devait à tout prix retrouver la créature qui lui avait fait cela, et réintégrer son corps. Mettre un terme à tout ceci. Si cette chose représentait une menace pour l’enterprise, il se devait d’agir !

Il repensa à ce qu’il ou elle avait dit « une des clés de l’énigme ? » Était-ce une sorte de jeu incompréhensible ? Quoi qu’il en soit, il fallait y mettre un terme !