Frisson part 16 (Syhta/Selek)

Après quelques instants dans le turbolift, les portes s'ouvrirent et ils pénétrèrent sur la passerelle. Tous les regards se tournèrent vers eux, illuminés par la joie.
- Félicitations ! s'exclama Nyota, un sourire sur le visage.
La jeune femme avait encore du mal à contenir sa déception de ne pas satisfaire aux besoins de Spock, mais elle était sincèrement heureuse pour lui d'avoir trouvé la personne qu'il lui fallait. Elle n'allait donc pas intervenir.
Sulu et Chekov leurs adressèrent un signe de tête aussi cordial que respectueux. Toutes ces attentions, un peu surprenantes, mirent mal à l'aise le Vulcain, qui fila s'installer à son poste sans prononcer un mot.

L'accueil tira enfin un lumineux sourire au capitaine qui alla prendre place dans sa chaise, non sans un certain amusement face à la réaction de Spock.
- merci à tous ! Bien... il est temps pour nous de reprendre notre chemin ! Monsieur Sulu, mettez le cap sur la terre !
- à vos ordres capitaine !
Le navigateur effectua les tâches nécessaire, et l'Enteprise commença à s'éloigner de la planète, celle-ci devenant de plus en plus réduite sur l'écran. La "fête" était finie, pour ainsi dire, les choses sérieuses reprenaient.

Spock observa la Nouvelle Vulcain s'éloigner sur les écrans, non sans un petit pincement au coeur, puis il se reconcentra sur ses consoles. L'espace qui séparait la planète de la Terre était connu, donc il y avait peu de chances que des événements inattendus ne surviennent. Pour autant, il préféra rester vigilant, on n'était jamais à l'abri, même dans un Quadrant maintes fois traversé.
Il sentait sur sa nuque le regard appuyé de Nyota, et savait que tôt ou tard, elle viendrait lui parler. Il appréhendait un peu, et ne savait pas s'il serait réellement à la hauteur de cette conversation.

Le quartier maître vint apporter à Jim un PADD contenant une série de messages de Starfleet et de demandes de rapports à remplir. Le capitaine ne put s'empêcher de songer que la paperasse ne lui avait vraiment pas manqué en revanche. Il remercia l'enseigne et se mit au travail, jetant de temps en temps un oeil à l'écran principal. Il faudrait quelques jours avant qu'ils arrivent sur Terre, et peut être n'auraient ils pas besoin d'y aller même ?
Le vaisseau étant en parfait état de marche, ils n'aurait sans doute aucune raison de s'arrêter en route sauf imprévus. Le capitaine se mit donc au travail, non sans noter avant cela le regard d'Uhura sur son époux. Il sentait que la discussion entre eux ne serait pas agréable...

Le trajet allait effectivement durer plusieurs jours avant d'atteindre la Terre. Quatre jours, quinze heures et trente deux minutes, pour être précis. Spock venait de calculer de tête le temps exact que prendrait le voyage, préférant faire cela que d'affronter Uhura. Il ne la craignait, pas plus qu'il ne la détestait, mais pour un homme, même vulcain, ce genre de conversation s'annonçait toujours particulièrement éprouvante. Il se contenta alors de garder la tête baissée sur sa console, sans un mot, s'occupant parfois à calculer les statistiques qu'elle vienne l'aborder pendant la pause.
Malheureusement pour lui, celle-ci arriva quarante-six minutes trop tôt, le lieutenant Sulu affirmant qu'il pouvait rester à la barre encore un peu avant d'aller se reposer. Comme les autres avaient déjà été relevés, il se leva lentement de son siège et se dirigea vers le turbolift, dans l'espoir d'échapper à la jeune femme

HP : Tu veux faire Nyota ou pas ?

Ayant enfin retrouvé son siège, Jim ne comptait pas partir de si tôt, et puis il sentait qu'Uhura aurait besoin de parler à Spock, et que celui-ci essaierait sûrement de l'éviter autant que possible, ou du moins de retarder ça. Or Jim estimait qu'il était malgré tout essentiel, pour le vulcain comme pour Nyota, qu'ils mettent les choses à plat entre eux. Aussi il laissa son époux partir seul, ne souhaitant pas servi d'alibi pour empêcher la jeune femme et Spock de discuter. Du coin de l'oeil, il la vit se lever à la suite de son compagnon et le rejoindre juste avant que les portes du turbolift ne se referme sur eux. L'humain ferma son esprit, ne voulant pas espionner leur conversation. Si Spock souhaitait en parler par la suite, il le déciderait de lui-même...

HP : oui! dis moi ce que tu vois comme conversation pour que j'ai une idée de ce que tu prévoyais!

Quand il vit la jeune femme se glisser par les portes du turbolift, juste derrière lui, le Vulcain réprima un soupir contrarié. Il s'y était attendu, et la fameuse conversation aurait donc lieu. Il croisa son regard, et pour la première fois, il ne ressentit absolument rien en la regardant.
- J'imagine que tu veux que nous parlions, dit-il.
- Oui. Désolée de venir si vite mais... c'est important.
- Ne t'excuse pas. Par contre, je ne pense pas que le turbolift soit le meilleur endroit pour cela. Veux-tu venir dans mes quartiers ?
- Comme tu le souhaites.
Spock acquiesça d'un signe de tête puis, une fois les portes ouvertes, il se glissa à l'extérieur pour se diriger vers sa cabine. Ils croisèrent quelques membres d'équipages, qui baissèrent les yeux pour ne pas paraître trop intrusifs, puis ils arrivèrent devant la porte. En pianotant sur la console, celle-ci s'ouvrit et le Vulcain entra dans la pièce ventilée et chauffée. Heureusement, sinon leurs ébats matinaux auraient été devinés sans mal vu l'odeur des draps à leur réveil.
La porte se referma sur eux, et il se tourna vers la jeune femme, résigné à l'écouter.