Frisson part. 12 (Selek/Syhta)

A la fin de leur quart, Jim prit le chemin des quartiers des officiers, accompagné de son amant, et s'arrêta dans ceux du vulcain. La chaleur dans la cabine était un peu élevée à son goût, mais il n'en dit rien, sachant que c'était nécessaire au bien-être de Spock. Leur journée enfin finie, il lui restait une dernière chose à faire avant d'envisager de se détendre. Il avait retardé ce moment aussi longtemps qu'il avait pu, et pourtant paradoxalement, il l'avait aussi attendu avec impatience.
- Spock... tu permets que j'utilise ton ordinateur ?
Il se sentait à l'aise dans les quartiers de son compagnon, mais il ne n'avait pas encore trouvé le juste équilibre entre cohabitation et non respect de l'espace personnel de chacun d'eux. Il préférait donc ne pas toucher à tout avant d'être sûr d'en avoir le droit.

Le Vulcain était assis sur son lit, occupé à retirer ses bottes, lorsqu'il releva le regard vers son amant, un sourcil haussé.
- Bien entendu, fais comme chez toi.
Il reporta son attention sur sa chaussure, la défit puis la posa avec la deuxième, bien alignées, contre le pan de mur qui cachait la zone de repos. Il se redressa ensuite et retira sa tunique bleue, gardant seulement son haut noir d'uniforme, sans insigne ni spécialisation, qui épousait parfaitement son buste. Il se redressa ensuite, s'approcha du synthétiseur et répliqua un ensemble de détente, inspiré de la culture vulcaine, composé d'un pantalon ample, sombre, et d'un cafetan court, bleu sombre, s'arrêtant à la taille. Il les récupéra et se chargea de se changer, gardant une oreille pointue attentive à ce que son compagnon souhaitait faire de son ordinateur.

- merci.
Jim vint s'asseoir derrière le bureau et alluma l'ordinateur. Il avait les coordonnées pour la joindre, il fallait juste qu'il se décide à les entrer dans l'ordinateur... Finalement il se lança, entra les coordonnes et lança le programme de communication longue distance. Il avait du mal à patienter, maintenant partagé entre appréhension et excitation. Quand enfin l'ordinateur obtint une réponse et que le visage de Winona apparu, il sentit son coeur rater un battement. Mais avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, un message se lança :
- Ici Winona Kirk, je suis absente pour le moment. Mais laissez moi vos coordonnées et je vous contacterais dès que possible. A bientôt.
Tandis que sa mère disparaissait de l'écran, Jim resta figé un temps, troublé et perdu dans ses pensées. Il était déstabilisé par le tour qu'avait prit la situation, et pourtant il n'aurait pas dû... Evidemment... C'était toujours comme ça... les rares fois où il essayait de la contacter, elle était toujours occupée, et quand elle répondait, elle prenait à peine 2min pour lui parler. Un rire étrange, amer et sinistre, lui échappa et il rejeta sa tête en arrière contre le dossier de la chaise.
- merde...

Spock se redressa, à présent habillé, et s'approcha de Jim. Il passa derrière lui, glissa ses mains sur ses épaules, et les serra doucement.
- Elle est peut-être seulement occupée. Les permissions sont rares à Starfleet, même dans une colonie.
Il embrassa tendrement sa joue puis se redressa.
- Vas te mettre à l'aise, détends-toi. Nous réessaierons plus tard.

- je suppose que tu as raison...
Il ne put s'empêcher de soupirer, mais se leva, alla jusqu'au synthétiseur et y répliqua un simple T-shirt noir et un jean. Il se changea rapidement, ayant déjà beaucoup moins chaud que dans son uniforme, et posa ses affaires bien pliées sur une chaise. Il n'était pas toujours très ordonné mais il ne comptait pas mettre le souk chez le vulcain. Il vint s'asseoir au bord du lit, essayant de cacher sa déception autant que possible. ça ne servait à rien d'être déçu. Quand bien même qu'il aurait réussi à la joindre, elle n'aurait pas pu être là à temps pour le mariage... Et eut elle eu le temps qu'elle ne l'aurait sans doute pas prit...
- je retenterais plus tard... Dit il plus pour lui-même que pour son compagnon.
Il détourna son esprit de sa mère, se concentrant sur l'autre sujet qui le concernait :
- dis moi, si tu as le temps et que tu n'es pas fatigué, peux tu m'expliquer un peu comment va se dérouler le Kal-if-fee ?

Spock vint s'installer également sur le matelas, calant son dos contre les oreillers, relevés contre la tête de lit. Il s'assis en tailleur et plaqua sont regard sur le visage de son compagnon.
- Bien sûr. Comme tu le sais déjà, mon père va essayer d'avoir les voeux de T'Pau pour notre mariage, si elle est disponible et si elle le veut bien. Sais-tu qui elle est ?

L'humain chercha dans sa mémoire si le nom lui était familier. Il se doutait que ce devait être quelqu'un d'important, mais le nom ne lui revenait pas. Finalement il releva les yeux vers son partenaire en secouant légèrement la tête :
- ça ne me dit rien, désolé...

- T'Pau est la plus grande prêtresse de Vulcain, la plus importante, et la plus connue. La rencontrer est déjà un honneur, la voir présider un kal-if-fee l'est encore plus. Elle est la seule, avec le Haut Conseil Vulcain, à pouvoir mettre des conditions sur des sentences données par Starfleet, si cela se rapporte à une mission effectuée au profit de Vulcain. Ma famille étant importante, j'ai le droit de demander à ce que T'Pau préside mon kal-if-fee, mais elle peut se garder le droit de refuser, puisqu'il n'est pas entièrement traditionnel, de part ta nature humaine.

Jim ne savait pas s'il devait s'inquiéter de la possibilité qu'une personne aussi importante pour les vulcains soit présente ou s'il devait effectivement se sentir honoré. Un peu les deux sans doute... Si elle acceptait effectivement de venir, ce sera un grand honneur, mais il aurait d'autant plus de raison d'être stressé...
- je comprends... j'espère qu'elle acceptera...
Il se posa des questions quand à l'importance de la famille de Spock mais choisi de garder ses questions sur ce sujet, pour plus tard. Il voulait d'abord que son amant lui explique clairement comment marchait ce rituel.
- donc... on a le droit d'avoir notre famille, et quelqu'un préside la cérémonie... ok... En quoi consiste la cérémonie ?

- Normalement, l'un des deux fiancés est censé être sous l'emprise du pon farr, on appelle alors la cérémonie le koon-ut-kal-if-fee. Si l'un des deux fiancés ne désire pas se marier, il a le droit de choisir un représentant pour qu'il affronte l'autre moitié, le vainqueur remporte le droit de s'unir. S'il y a combat, on parle de kal-if-far. S'il y a mariage, c'est le kal-if-fee. Une fois que les deux moitiés sont accordées pour s'unir, les deux se retrouvent près d'un instrument, une sorte de gong terrien, pour que tu puisses visualiser. Chaque fiancé frappe dessus, puis ils s'agenouillent et lient leurs mains. La présidence de l'union récite les voeux de mariage, ainsi que chaque fiancé, alors que la fièvre commence à prendre l'autre fiancé - à partir du moment où celui qui est décédé est le champion, et non pas le vulcain sous l'emprise du pon farr. Quand les voeux sont prononcés, la présidence et le cortège se retirent et les époux procèdent à une union charnelle pour sceller le kal-if-fee.

- ça m'a l'air... simple.
Jim se sentit soulagé de savoir qu'il n'y avait pas de rituel compliqué à effectuer. Il aurait moins de difficulté à se souvenir quoi faire. C'était essentiel de réussir le kal-if-fee. Il avait beau être humain, ce n'était pas selon lui une excuse pour ne pas effectuer la cérémonie correctement.
- nous ne serons pas concerné par la parti du kal-if-far donc ça réduit considérablement le rituel non ? enfin...
Il regarda son compagnon droit dans les yeux :
- vous n'avez pas ce moment très particuliers qu'on trouve dans les mariages humains, et ou n'importe qui dans l'assistance peut refuser le mariage pas vrai ? Personne ne risque de venir te réclamer à ma place ?
Un soupçon de possessivité se transmit travers le lien, ainsi que la détermination de Jim à ne pas hésiter à se battre, s'il le fallait, pour garder Spock.

Spock ressentit ce soudain élan, et un léger sourire passa sur son visage, tendrement.
- Cela peut arriver, mais étant donné que les cérémonies nuptiales se tiennent en petit comité, il y a peu de chances pour que ce soit le cas. Mais sache que le contraire peut aussi être vrai. Il peut y avoir quelqu'un qui te veut et qui ne souhaite pas te laisser à moi. Enfin, ça reste tout aussi peu probable. Parmi les personnes présentes, il n'y aura certainement aucun ou aucune prétendant.

Jim se détendit et sourit à son tour :
- ok... me voilà rassuré... je ne vois pas pourquoi quelqu'un viendrait me réclamer ceci dit!
Il imagina un instant comment il réagirait si quelqu'un venait réclamer Sock ou lui, et il éclata de rire. Non, décidément, ça lui ferait un trop gros choc! Bien qu'il serait tout à fait prêt à se battre contre quiconque oserait. Il s'installa en tailleur face à son compagnon :
- donc si je résume : sonner le gong, s'agenouiller, réciter les voeux et c'est bon ?

- Et l'union charnelle. Même sans pon farr, il est primordial de le faire, cela permet d'ancrer la liaison en nous, en nos katras.
Spock tendit les mains et vint enserrer doucement les doigts de son compagnon.
- Nous allons donc devoir le faire dehors, j'espère que cela ne te dérange pas. Il n'y aura personne pour nous voir, ne t'inquiète pas.

L'humain se laissa faire et sourit tendrement :
- tant que tu me dis qu'il n'y a pas de public, ça ne me dérange pas.
Il n'était pas prude, et être dehors ou dedans n'était pas un soucis, mais il n'était pas pour autant exhibitionniste. Si le rituel avait nécessité qu'ils fassent ça en public, il aurait eu un sérieux blocage. Il entrelaça leurs doigts, l'air absent :
- je pense que ça ira... est ce qu'il y a autre chose que je dois savoir ?

HP : aux personnes qui nous lisent. Je me suis rendu compte que j'avais inversé kal-if-fee et kal-if-farr. Je m'en repends donc ne me lapidez pas ToT

Spock réfléchit quelques instants, caressant doucement les doigts de son amant, puis fini par le regarder.
- Peut-être que T'Pring sera là. Je ne sais pas si elle a survécu à la destruction de Vulcain... Ca risque de changer les choses si elle est là. T'Pring est ma fiancée officielle et spirituelle, je devais l'épouser lors de mon pon farr, mais n'étant pas certain qu'elle était encore en vie, j'ai abandonné l'idée de la rejoindre. Pourtant, si elle le désire, elle peut mettre un terme à notre union, et peut-être que nous devrons nous battre pour conserver ce droit.

Une fiancée officielle ? Quand le vulcain s'était il fiancé ? Qui était cette T'Pring? Un mélange de jalousie et de possessivité envahit Jim, qu'il s'efforça d'apaiser avant de parler.
- je comprends... mais... dans le cas où elle serait présente... je lui souhaite de ne pas espérer pouvoir réussir dans son entreprise... Parce que s'il faut me battre, je le ferais... Je ne laisserais personne te prendre à moi.

- Je le sais, Jim. Comme je me battrait pour te garder près de moi.
Spock sourit doucement, puis reprit, l'air un peu plus grave.
- J'ai été fiancé à T'Pring par nos parents, lorsque j'avais sept ans. Nos esprit se sont liés afin que nous nous retrouvions pour nous épouser lors de mon pon farr, ou du sien. Mais tu sais que je souhaite avoir, il n'est pas question que je l'épouse.

Jim sentit disparaître la jalousie qu'il éprouvait et il hocha légèrement la tête :
- je sais...
Il resta songeur un instant, son regard se posant sur leurs mains entrelacées puis il reprit :
- 7 ans... C'est extrêmement jeune... mais je suppose que c'est une coutume vulcaine...
Il ne put s'empêcher de se demander ce qui se serait passé si Spock était entré en Pon farr à bord du vaisseau... ils auraient dû le ramener sur la Nouvelle Vulcain, et alors... est ce que son compagnon aurait prit T'pring, ou autre vulcaine...? Il avait faillit le perdre à cause des conditions dans lesquelles c'était déroulé son pon Farr... Mais ne l'aurait il pas perdu pour de bon si le Pon Farr c'était déroulé normalement...?

- Aussi étrange que cela puisse paraître, les traditions vulcaines ne suivent aucune logique. Elles sont profondément ancré en nous, dans notre race et nos origines, mais elles datent d'avant l'Eveil et Surak. De ce fait, les grandes familles arrangent des mariages entre leurs enfants pour assurer leur survie lors du pon farr, tout en leur laissant le choix de choisir un conjoint avant cela. Cependant, si c'est le cas, le prétendant devra affronter le fiancé, comme je te l'ai expliqué tout à l'heure. De ce fait, si T'Pring tient à m'avoir comme époux, elle peut s'interposer et réclamer le kal-if-fee.
Spock perçut ensuite les pensées de son amant et ne put s'empêcher de lui répondre.
- Si nous étions sur le vaisseau, j'aurais demandé à nous rendre sur la Nouvelle Vulcain, mais là encore, je ne pouvais savoir si T'Pring était encore en vie. Notre lien n'était pas suffisamment fort pour ressentir la disparition de l'autre. Après, peut-être avait-elle envie d'épouser un autre, et je me serais battu contre son champion.

- je comprends... ce sera un peu la bonne ou mauvaise surprise du jour, que de savoir si T'Pring risque de se pointer...!
Il se laissa tomber sur le dos et fixa le plafond un temps. Le stress prénuptial, c'était bien une chose qu'il n'aurait jamais cru éprouver, pensant tout bonnement ne pas se marier. En plus il trouvait ça ridicule d'être stressé, car il n'avait aucun doute quand à son envie d'être uni avec le vulcain. Bien au contraire, il était satisfait que ça devienne officiel. Mais il ne pouvait s'empêcher de sentir son estomac se nouer en y pensant. Un léger sourire flotta sur ses lèvres. Les humains n'étaient pas seulement illogiques, ils étaient aussi contradictoires.

- Je sais à quoi tu penses, murmura Spock en le saisissant par les épaules pour venir le caler contre son torse. Et effectivement, le Humains sont particulièrement illogiques et contradictoires. Mais on ne vous aimerait pas autant si vous ne l'étiez pas.
Sa main glissa sur la tête de son amant, caressant doucement ses cheveux, puis sa nuque. Il titilla le lobe de son oreille du doigt puis continua à caresser son cou et sa gorge, avant de déposer un baiser sur sa mâchoire.

L'humain ferma les yeux avec un petit soupir de bien-être et bascula la tête sur l'épaule de son amant en souriant tendrement :
- donc plus on est bizarres plus on est apprécié ?
Il leva une main et vint la glisser dans les cheveux de son compagnon, jouant avec sa chevelure toujours parfaite.
- mais en ce cas, je me demande si tu n'es pas plus contradictoire que moi...

- Bizarre n'est pas un synonyme de contradictoire ou illogique, Jim, répliqua le Vulcain en nichant son nez dans son cou pour respirer son odeur, fermant les yeux sous la caresse de son compagnon. En outre, j'aimerais savoir en quoi suis-je contradictoire. Je ne saisis pas bien.

Jim caressa les cheveux de son amant en évitant soigneusement les oreilles. Il avait comprit hier qu'il valait mieux ne pas jouer au chat et la souris avec un vulcain... Du moins pas sans en assumer les conséquences...
- les vulcains prônent la logique, et elle vous est nécessaire pour votre bien être, mais pourtant, tu es attiré par un des être humains le plus illogique qu'on puisse trouver... n'est ce pas contradictoire ? Bien que je sois personnellement très heureux que tu sois attiré par mon illogisme et ma contradiction.