Frisson part. 14 (Selek/Syhta) - Nouvelle Vulcain

- du moment que tu vas bien, je ne panique pas...
Il prit la main de Spock dans la sienne, appuyant son index et son majeur contre les siens. Bien que d'un point de vue physique ce geste ait plus d'intérêt pour le vulcain que pour lui, il le trouvait agréable, et aussi réconfortant qu'un baiser humain.
- on a le droit de rester ici jusqu'à quand ?
Ils n'étaient sans doute pas censé squatter indéfiniment les lieux, bien que rompre le charme ne lui plaisait guère.

Spock répondit avec tendresse au baiser vulcain, laissant ses doigts parcourir ceux de Jim, tandis qu'il continuait de le regarder dans les yeux. Il rompit finalement le contact pour se redresser, s'asseyant sur le sable chaud.
- Nous ne devrions pas tarder. D'ici quelques temps, le cortège va revenir pour prononcer leurs félicitations et leur bénédiction. Je ne voudrais pas choquer le Docteur McCoy une fois de plus, finit-il avec malice.

Jim éclata de rire, ne pouvant s'empêcher de se moquer gentiment de Bones qui semblait avoir le don d'être toujours là au mauvais moment. Ceci dit, il n'aurait pas non plus voulu être surprit ainsi par le père de Spock... Aussi s'assit il à son tour, non sans une légère crispation, quand il fit jouer les muscles de son dos endolori. Il frotta comme il pouvait le sable qui couvrait les écorchures qui couvraient son dos, ses épaules et sa nuque. Il aurait vraiment besoin d'une douche en rentrant, et de boire au minimum un litre d'eau. Il se leva et alla récupérer ses vêtements, éparpillés un peu partout autour d'eux, notant que son haut et son pantalon avaient légèrement craqués sur les coutures. Il tourna les yeux vers son amant avec un petit sourire amusé :
- tu sais, toi et moi on devrait travailler sur la manière d'enlever vite des vêtements sans les déchirer...!

- En effet, je pense que ce serait bien utile. Quand nous sommes sur l'Enterprise, nous avons des synthétiseurs, mais ce n'est pas le cas ici.
Spock se rhabilla également, remettant chacun de ses habits, puis il se pencha pour lacer ses bottes. C'est quand il eut fini qu'il remarqua un petit objet brillant dans le sable. Il tendit la main et se redressa, l'étudiant. C'était un insigne, brillant, dont l'attache avait été cassée. C'était d'ailleurs le sien, le symbole de l'IDIC qu'il portait sur sa veste. Sans un mot, il serra légèrement les mâchoires, intérieurement un peu attristé. L'objet lui avait été offert par sa mère. Même si elle n'était pas Vulcaine, elle avait saisi l'importance de ce symbole. Spock resta immobile à regarder l'objet dans sa paume, ne sachant pas s'il devait s'en séparer ou le garder en mémoire d'Amanda.

Tandis qu'il passait une main dans ses cheveux pour en enlever le sable, Jim ressentit plus qu'il ne vit le conflit qui animait son compagnon et s'approcha. Il reconnu le symbole, l'ayant plusieurs fois aperçu dans la ville, et lors de ses recherches sur les vulcains. Il posa une main sur celle de Spock et le regarda dans les yeux :
- garde le... on verra si on ne peut pas le réparer... et même si ce n'est pas réparable, c'est quelque chose de précieux...
Il referma doucement la main de son partenaire sur l'insigne pour appuyer ses paroles.

Spock releva la tête vers Jim, les sourcils légèrement froncés. Il prit un certain temps avant de répondre.
- Il n'est pas logique de s'attacher aux objets.
Sa voix avait presque tremblé. Dans son coeur, cet indigne lui était cher, mais sa raison combattait pour le convaincre de ne ps s'y attacher, même si c'était un cadeau d'Amanda. Il se souvenait, quand elle le lui avait offert, ce qu'il lui avait répondu alors : "Pour quelle raison m'offrez-vous un objet qui n'a aucune réelle utilité ?" Amanda avait sourit tendrement puis l'avait épinglé sur son haut, en ne cessant de répéter combien elle l'aimait et combien elle était fière de lui. Aujourd'hui, la décision était difficile. Il aimait sa mère, mais il était Vulcain. Et les Vulcain ne s'attachait pas aux objets.

Jim lui adressa un sourire compréhensif, sachant à quel point Spock avait encore du mal à gérer l'équilibre entre sa logique et ses émotions :
- tu as raison, ce n'est pas logique... C'est purement humain... en cas de doute... pourquoi ne pas me le confier ?
Il ne voulait pas voir son compagnon jeter cet objet maintenant sur un coup de tête logique, pour ensuite s'en mordre les doigts. Les vulcains ne font sans doute pas ça, mais peu importait...
- si tu veux bien excuser mon coté humain, moi je trouve ça dommage de le jeter juste pour une attache cassée... D'autant qu'il ne serait pas logique de juger un objet définitivement inutilisable avant d'avoir essayé de le réparer...

Le Vulcain resta de nouveau un instant silencieux, comme si ses neurones tournaient à plein régime pour prendre une décision qu'il n'arrivait pas à prendre.
- En effet, mais ceci ne restera qu'un objet décoratif, donc avec peu d'utilité.
Malgré ses mots, il retourna sa main et déposa l'objet dans la paume de Jim, lui intimant silencieusement d'en prendre soin.

Jim garda l'objet en main en lui envoyant une pensée rassurante pour l'assurer qu'il y ferait très attention. Il n'allait pas se battre verbalement avec le vulcain pour essayer de lui dire en quoi un objet décoratif pouvait être précieux. L'essentiel, c'était qu'il garderait cet objet précieusement, dans le cas où Spock finirait par changer d'avis un jour...
Il enfila ses bottes et s'estima enfin présentable, pour autant qu'on puisse l'être après avoir fait l'amour avec un vulcain dans le sable... il sourit à cette pensée, mais néanmoins, il avait à présent hâte de retourner à sa cabine. La chaleur devenait étouffante et il se sentait prit de vertiges à intervalles irréguliers. Dans d'autres circonstances, Bones l'aurait tué pour être resté aussi longtemps sous un tel soleil.

Spock perçut une partie des pensées de son amant, et il lui envoya une oeillade amusée en haussant un sourcil.
- J'imagine que de ton point de vue "faire l'amour avec un vulcain dans le sable" a quelque chose de... d'excitant. Sache que pour moi, le faire mon t'hy'la est bien au-dessus de cela. Tu n'imagines pas tout ce que je ressens, à ma manière, je précise, quand je te regardes ici.

Jim lui sourire et l'embrassa au coin des lèvres :
- ne te méprends pas, ça a quelque chose d'excitant, mais je ne ferais pas ça avec n'importe quel vulcain. Bien que nous autres humains soyons friands de nouvelles expériences, je ne souhaiterais pas faire ses expériences avec un autre que toi Spock.
Il y avait encore des différences culturelles entre nous qui seront difficiles à comprendre ou à expliquer... Pensa Jim.
Mais malgré l'interprétation de son compagnon, pour Jim l'importance et l'excitation du moment ne résidait pas dans le fait de faire des galipettes en plein air. Ce qui l'avait réellement et profondément marqué, c'était la passion qu'avait ressentit son amant à cet instant là, et la parfaite communion instaurée entre leurs corps et leurs esprits. Ce qu'il y avait entre eux, étaient quelque chose que l'humain n'avait jamais connu, n'aurait jamais connu avec un autre que Spock. Et il espérait bien que son époux s'en rendait compte. Le jeune homme ne pouvait pas expliquer cela avec des mots, aussi il essaya de transmettre toutes ses pensées à via le lien qui les unissait.

Un doux sourire flotta sur le visage du Vulcain qui se pencha sur lui pour embrasser ses lèvres, glissant ses mains sur ses hanches. Il le tint ainsi, fermement, contre lui, tout en dévorant sa bouche de baisers tendres, passionnés, et langoureux.
- Merci, Jim.
Il se laissa aller dans ce baiser typiquement humain, caressant sa langue de la sienne, glissant ses pousses sous le haut de son époux pour atteindre sa peau chauffée par l'atmosphère vulcaine. Il l'embrassa, encore et encore, s'abandonnant contre lui, mais sans que le désir ne refasse surface. Il appréciait ce genre d'échange aussi, passionné mais contrôlé, comme une douce complicité mutuelle. Il remonta alors une main de sa hanche le long de son dos, pour venir caresser la nuque du jeune homme, avant de passer les doigts dans les mèches dorées, appréciant leur toucher soyeux sur sa peau.
Un bruit de gorge le surprit soudain. Il sursauta presque, releva les yeux et aperçut le Docteur McCoy qui les observait, un sourcil haussé, suivi du reste du cortège, dont les regards étaient fuyants ou désintéressés. Les joues prenant brutalement une belle teinte prononcée, Spock se redressa, particulièrement embarrassé, arrangea sa tenue puis s'avança vers le médecin.
- Le kal-if-farr est terminé, dit-il d'une voix hésitante.
Ou comment dire en vulcain qu'ils avaient fini de labourer le sol.

Se sentant fondre sous l'affection de son compagnon, l'humain vint nouer ses bras autour de son cou, lui rendant chacun de ses baisers. Mais alors que Jim profitait de cet instant de tendresse qui lui faisait sans mal oublier l'endroit où il se trouvait, l'intervention de McCoy le fit sursauter et il détourna le regard, plutôt embarrassé d'être surprit, pas tant par son ami, que par le reste du cortège. Alors que Spock semblait tenter de retrouver contenance, Jim préféra rester silencieux, mais nota très bien la façon dont Bones leva les yeux au ciel. Ils les surprenait toujours au mauvais moment, ce n'était pas leur faute! Leur ami médecin fini par prendre la parole, préférant ne pas rester bloqué dans cette situation gênante :
- des félicitations s'imposent donc ?
- Ne te sens pas obligé...
Jim et le médecin échangèrent un regard à mi chemin entre affrontement et complicité et Léonard fini par sourire :
- Mes félicitations à vous deux !

Spock s'écarta de son amant pour s'avancer vers le médecin. Il lui tendit la main, comme la fois précédente, et serra celle de Leonard avec un léger sourire.
- Merci d'avoir été là.
Il se détourna ensuite pour faire face au cortège, où se trouvait encore T'Pring. Il croisa son regard mais s'adressa à l'assemblée, saluant particulièrement T'Pau.
- Merci de nous avoir permis de nous unir sur la Nouvelle Vulcain. Longue Vie et Prospérité.
La prêtresse lui rendit son salut, puis le cortège s'éloigna, laissant le médecin avec les deux époux.

Jim salua d'un léger signe de tête, un peu mal à l'aise encore en présence de vulcains qu'il connaissait peu ou pas. Quand ils furent seuls, il se retourna vers son compagnon et leur ami :
- je pense que c'est l'heure de repartir pour nous...
- les vacances ne pouvaient pas durer éternellement ! Se moqua Bones avec un petit sourire en coin.
- ça n'étaient pas des vacances... Du moins pas au début...
- parle pour toi, l'équipage en a bien profité crois moi!
Le capitaine ne répondit pas mais sourit légèrement, bien conscient que ça avait fait une très longue permission pour son équipage. Son ami sorti le communicateur qu'il avait dans sa poche pour joindre l'Enterprise et contacta Scotty. C'est à ce moment que tout devint flou pour Jim. Il entendait la voix de Mccoy comme si elle venait de très loin, ses oreilles sifflaient et le sol ne lui sembla soudain plus si stable. Des tâches noires papillonnèrent devant ses yeux et il ne se rendit même pas compte qu'il tombait.

Spock, qui jetait un coup d'oeil à son compagnon avant la téléportation, se rendit compte que quelque chose n'allait pas, d'autant plus qu'il avait ressentit le malaise de Jim à travers leur lien. Quand il le vit tomber, il se précipita vers lui, se jeta presque en avant pour le rattraper dans sa chute. Le Vulcain le prit contre lui et toucha le sol, dont le sable rugueux vint écorcher ses mains serrées autours du capitaine.
- Jim ? Jim ! Tu m'entends ?
N'ayant aucune réponse, Spock leva un regard inquiet vers le médecin.
- Qu'a-t-il ?
C'est alors qu'il saisit. Son visage se détendit avant même que McCoy ne puisse répondre.
- C'est à cause de la chaleur... Remontez-nous, Docteur.
Spock se releva, portant Jim contre lui, ne faisant pas attention à ses mains écorchées. En réalité, intérieurement, il culpabilisait. Il se disait que s'il n'avait pas organisé le kal-if-farr, son compagnon serait en parfaite santé.