Frisson part. 19 (Selek/Syhta) Base stellaire Alpha IV

En salle de turbolift, le capitaine donna ses dernières instructions, et exigea des membres du groupe qu'ils le tiennent au courant sur l'avancement de leur travail.
Une fois à bord de la station avec Spock et l'équipe d'ingénieurs, Jim expédia Scotty s'occuper du problème d'énergie et McCoy à l'infirmerie tandis qu'il prenait la direction du bureau du commodore. Il comprenait que la réparation des systèmes de survie soit une urgence. Il faisait une chaleur absolument horrible, et comme le recyclage de l'air ne s'effectuait plus correctement l'air était chargé d'odeurs diverses et variées, et respirer s'avérait difficile. Il emprunta le turbolift jusqu'au commandement, et se rendit au bureau du commodore où la secrétaire le fit entrer :
- Commodore.
- ah capitaine Kirk! Merci pour votre intervention !
L'home se leva pour l'accueillir et ils se saluèrent avant de s'asseoir :
- vous me remercierez quand mes équipes auront fini leur travail. Notre ingénieur en chef devrait trouver une solution à votre problème, je lui fais confiance pour ça. Comment réagit la population à bord ?
- ils sont restés assez calme, nous les avons renvoyé chez eux, mais nos équipes médicales sont quelques peu débordées... Nous avons des gens de tout ages ici, et de toutes espèces, certains craignent plus la chaleur que d'autres.
- je comprends, j'ai envoyé mon médecin rejoindre vos hommes, mais je peux faire téléporter toute l'équipe médicale si besoin ?
- je pense que ça ira ne vous en faîtes pas.

Pendant ce temps, Spock avait ouvert le boitier du régulateur de température et s'apprêtait à recalibrer l'ordinateur, branchant et rebranchant certains câbles à l'aide de pinces. Après quelques instants, il posa son outil et pianota sur la console située à côté. Une demande de code d'autorisation lui barra la route, mais le Vulcain était connu pour être doué en programmation informatique, aussi il ne lui fut pas difficile de réussir à passer la sécurité, affaiblie en raison de la panne, et d'atteindre les commandes. Il tapa de ses longs doigts sur les touches, tout en surveillant les inscriptions et les données qui apparaissaient sur l'écran, puis entra les nouveaux paramètres. Aussitôt, un bruit de machinerie retentit, et la ventilation reprit. Partout sur la base, l'air chaud commençait à être chassé par de l'air plus frais, et le tout était recyclé.
Spock saisit son communicateur et appela son supérieur.
- Capitaine, le régulateur de température et la ventilation sont réparés.

Quand le régulateur, se fut clairement un soulagement pour le commodore, et pour Jim aussi qui commençait à mourir de chaud et à transpirer dans le bureau. Il prit son communicateur et répondit au vulcain avec une voix qui laissait transparaître sa satisfaction que le problème, du moins la moitié du problème, soit déjà réglé :
- en effet on vient de le constater. Bon travail monsieur Spock. J'attend encore des nouvelles de Scotty. Vous pouvez revenir au niveau principal de la base, je vous y rejoins. Kirk terminé.
Il rangea son communicateur dans sa poche et se reporta son attention vers le commodore :
- je pense qu'une fois le problème des chambres d'énergies réglé, la vie sur la station devrait pouvoir reprendre, si tout se déroule comme prévu.
- je l'espère bien capitaine ! Je vous raccompagne.
Ils empruntèrent le turbolift jusqu'à l'espace de la station où, en temps normal, on aurait trouvé les habitants en train de vaquer à leurs occupations.
- Dites moi capitaine, si vous me permettez une question un peu personnelle...
Jim eu l'air surprit une seconde mais hocha légèrement la tête :
- allez y, mais je ne vous promets pas d'y répondre si je la juge déplacée...
- rien de tel, je vous assure. C'est seulement que votre nom m'est familier, et je me suis souvenu que nous avions à bord une personne du nom de Winona Kirk, je me demandais par hasard...
- nous sommes bien de la même famille Commodore, si c'est là votre question.
- ah! je vois, et bien, quand tout cela sera terminé, vous êtes plus que bienvenue à bord si vous souhaitez prendre un peu temps ensemble !
- merci, j'y songerais...

Une fois la communication terminée, Spock rangea son communicateur puis referma le boitier. Quand ce fut fait, il rebroussa chemin et revint vers les niveaux principaux afin d'y retrouver son capitaine. A présent, en arpentant les couloirs, il sentait que l'air était plus léger, plus frais, et qu'il avait été ventilé. Son ouïe étant remarquablement fine, il pouvait entendre les enfants se presser contre les portes coulissantes pour l'observer passer, et les parents leur demander de s'éloigner, disant que ça ne se faisait pas d'épier les gens. Mais le Vulcain n'en avait que faire, cela ne l'importunait pas.
Au détour d'un corridor, pourtant, il fut une rencontre surprenante, d'une façon tout aussi étrange. Il n'avait perçu aucun son particulier, mais il fut incapable d'éviter le corps qui le percuta à la sortie d'un appartement. Il poussa un léger cri surpris, se recula, sur ses gardes, et vit que ce qui l'avait heurté était un humaine. Reprenant contenance, il se baissa alors pour l'aider à se redresser. La femme avait visiblement près d'une cinquantaine d'année, mais son regard demeurait clair et vif, et bon sang, il était certain d'avoir déjà ces yeux-là quelque part. Il fronça les sourcils, tandis qu'elle le remerciait pour son aide, et se confondait en excuse pour avoir percuté un membre de Starfleet. Mais elle s'interrompit quand elle surprit le regard fixe de l'officier scientifique. Mal à l'aise, elle tenta de s'écarter, l'incitant à poursuivre son chemin, mais il la retint par les bras.
- Pardonnez mon impolitesse, Madame... Mais... ne seriez-vous pas Winona Kirk ?
La femme eut une expression mêlée de surprise et d'effroi, ne sachant comment inconnu pouvait connaître son nom.
- C-Comment... Comment connaissez-vous mon nom ?
- Je vous prie de m'excuser, je suis Spock, Premier Officier sur l'USS Enterprise. Je suis un ami de votre fils.
- ...Jim ? fit-elle durement, la voix fébrile, et l'émotion était clairement visible dans ses yeux bleus.
- Oui, il est ici, sur la base stellaire. Nous sommes venus vous porter assistance.
- Oh, merci ! Mais, dites-moi, Monsieur le Vulcain, dit-elle avec un petit sourire espiègle qui n'aurait pas démérité avec celui de son fils, dites-moi comment il est.
- Vous pourrez le lui demander vous-même, répondit-il avec un mince sourire. Je dois le retrouver au niveau principal, vous pourriez m'accompagner.
- Oh, je ne voudrais pas déranger, et, vous savez, nous ne sommes pas très proches...
- Je suis certain qu'il sera ravi de vous revoir.
Winona sembla réfléchir quelques instants, puis elle acquiesça d'un signe de tête. Elle retourna dans son appartement pour déposer un padd sur sa table, puis elle ressortit et le suivit dans les longs couloirs jusqu'au niveau supérieur, non loin de la salle de téléportation.

Scotty rappela quelques minutes plus tard, confirmation que la réparation était terminée, mais qu'il voulait rester un temps sur la station pour s'assurer que ça fonctionnait sur le long terme. Jim accepta, cherchant une bonne excuse pour rester à bord un peu plus longtemps, mais n'ayant pas envie d'avoir l'air de rester juste pour sa mère. C'était ridicule, il le savait bien, mais il avait sa fierté...
- je pense commodore que tout ira bien désormais.
- Merci pour votre aide capitaine !
- remerciez surtout mes hommes, moi j'ai surtout servi de liaison aujourd'hui !
Mais il était très fier de son commandant vulcain et de ses équipes de techniciens toujours aussi efficaces.
Il serra la main du commodore et celui-ci retourna à son bureau tandis que Jim alla s'asseoir sur le rebord d'un immense hublot, sentant son compagnon revenir. Quand il serait là, ils pourraient faire un tour de la station, et rechercher la cabine de sa mère... en passant.

Le trajet jusqu'au niveau principal dura quelques minutes, puis, après avoir pris un dernier turbolift, ils arrivèrent sur la grande place, entourée de jardins, de commerces. Ils marchèrent pendant quelques instants, et enfin, Spock aperçut son compagnon un peu plus loin. Il pensa qu'il était mieux pour lui qu'il se prépare à revoir sa mère, aussi il lui envoya une pensée.
- Jim, j'ai une petite surprise pour toi. Quelqu'un que tu n'as pas vu depuis très longtemps.
Il le vit alors se retourner lentement, comme curieux et incrédule, puis son regard se posa sur la femme à côté de lui. Celle-ci s'arrêta, hésita, puis s'élança vers lui.
- Jim ! C'est bien toi ? Tu as tellement grandi !
Sans réfléchir, ses yeux déjà chargés d'émotion, elle le prit dans ses bras en le serrant contre elle.

Il fallut quelques secondes à Jim pour réaliser de quoi parlait Spock, et presque autant de temps pour comprendre que c'était bien sa mère qui était en face de lui. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle le prenne dans ses bras... en fait il ne savait pas à quoi s'attendre. Et c'est pourquoi il demeura un temps immobile, ne sachant comment réagir, partagé entre sa stupeur et un sentiment de soulagement, un peu comme un enfant qui aurait perdu sa mère dans un supermarché et qui l'a retrouve enfin, après avoir cru qu'il l'avait perdu pour toujours.
Finalement, il referma ses bras sur sa mère et la serra contre lui en fermant les yeux. Pendant un instant son esprit fut envahit de flash, de souvenirs de l'époque où ils vivaient encore ensemble. Depuis combien de temps ne l'avait elle pas serrée dans ses bras ? Des années pour sûr...
Jim sentit tous ses ressentiments disparaître sous la joie de finalement pouvoir revoir sa mère, car il avait beau lui en avoir voulu, il ne pouvait nier éternellement l'affection qu'il avait pour elle.
Il eu malgré tout du mal à oser parler, et sa voix ne fut qu'un murmure étouffé :
- tu m'as manqué maman...

Winona afficha un grand sourire heureux et soulagé, alors qu'elle passait ses mains sur le visage de son garçon, redécouvrant ses traits, à présent qu'il était adulte.
- Tu es magnifique... Je suis tellement désolée pour ce que tu as dû vivre, mon coeur. Je n'espère pas que tu me pardonnes un jour, je n'ai pas été digne de toi, ni de ton père, mais je n'ai jamais cessé de penser à toi et de t'aimer.
Elle lui sourit encore, caressant sa joue, ses cheveux, sa nuque, puis elle sembla réaliser où elle se trouvait et elle reprit ses esprits, reculant d'un peu, soudainement un peu embarrassé, et Spock comprit que c'était à cause de lui. Ne voulant pas gêner, il prit doucement la parole.
- Ne vous gênez pas pour moi, Madame Kirk, je vais vous laisser.
Il adressa un regard affectueux à son époux puis se retourna, prêt à s'éloigner pour errer dans les couloirs vides de la base stellaire.

Un sourire radieux vint lentement s'afficher sur le visage de Jim qui aurait difficilement pu être de mauvaise humeur dans cette situation. Il ne pouvait pas nier qu'il lui en avait terriblement voulu, mais ça ne l'empêchait pas de senti son coeur battre plus fort en entendant enfin les mots qui lui avait cruellement manqué durant son enfance.
Quand Spock s'éloigna, il lui envoya une onde de joie et de reconnaissance à travers leur lien;
- ne t'éloigne pas trop, je compte bien te présenter dans un moment...
Il retourna son attention vers sa mère, ses pensées tourbillonnants dans sa tête. S'il y avait une chose qu'il avait apprit avec Spock, et l'expérience du vulcain avec sa mère, c'est qu'il ne fallait pas louper l'occasion de dire ce qu'on avait sur le coeur quand on en avait le temps. Aussi, bien qu'il n'eu pas prononcé ces mots, pour sa mère du moins, depuis bien longtemps, il se pencha vers elle et l'embrassa sur le front avant de murmurer :
- je t'aime aussi maman...

Winona était profondément heureuse. Elle reprit son fils dans ses bras et le serra fort contre son corps, calant sa tête contre la sienne. Après un certain temps, elle défit son étreinte et le regarda avec une grande fierté.
- Tu es donc sur l'Enterprise ! C'est l'un des meilleurs vaisseaux de la flotte, à ce qu'on dit. Tu es officier ? Comment est la vie à bord ? Qui est ton capitaine ? Ah excuse-moi, j'ai beaucoup de questions, mais prends ton temps.

Le jeune homme sourit à nouveau, constatant que l'énergie dont sa mère faisait preuve n'avait pas changée au fil des années. Il la guida jusqu'à un banc, sachant qu'il en aurait pour un moment à tout lui raconter :
- Je vais essayer de répondre à tout ça en commençant... par là où je peux commencer...
Il s'assit et la fit asseoir près de lui puis réfléchit quelques minutes avant de reprendre la parole :
- A vrai dire, je n'étais pas vraiment parti pour entrer à Starfleet, mais l'amiral Pike m'y a poussé... Et j'ai..; intégré l'Enterprise... de façon un peu forcée... En fait, je n'étais pas censé monter à bord, mais je l'ai fais, avec l'aide d'un ami, et notre première mission fut un tel chaos que j'ai fini nommé second officier avant de comprendre ce qui se passait... C'était pendant la destruction de Vulcain...
Il eu une pensée pour son compagnon mais la garda verrouillé dans son esprit, ne souhaitant pas lui rappeler de mauvais souvenir :
- il s'est passé beaucoup de choses ce jour là, et ce serait très long à raconter mais... Le vulcain que tu as rencontré était capitaine à ce moment là. A un moment, par nécessité, je l'ai contraint à quitter le commandement, et en tant que second officier, j'ai pris la direction du vaisseau.
Plus il parlait plus il réalisait que son récit était décousu et confus, mais comment raconter tout ce qui s'était passé depuis son entrée à Starfleet...?
- hum... je vais essayer de faire plus clair... L'Enterprise est LE meilleur vaisseau de la flotte, la vie à bord est absolument fantastique et le capitaine... c'est moi...

Winona afficha un nouveau sourire fier, et elle le regarda avec davantage d'attention encore.
- Tu es capitaine de l'Enterprise ? répéta-t-elle avec fierté. Tu es donc quelqu'un d'important à Starfleet. Félicitations, mon coeur, je suis vraiment très heureuse pour toi !
Elle lui prit la main et la caressa doucement pendant quelques minutes avant de reprendre la parole.
- Et tu t'entends bien avec tes officiers ? Tes missions sont intéressantes ? Parle-moi de ton travail, tu as fais quoi dernièrement ?

Jim ne pu s'empêcher de se sentir tout aussi fier que sa mère, mais pas tant de son poste, quoi qu'il en était fier aussi, mais du fait qu'il ne déçoive pas celle qui lui avait donné la vie. Il n'aurait pas cru que son avis compterait autant pour lui après tout ses années :
- j'ai le meilleur équipage du monde, et ça se passe très bien... On est en mission d'exploration la plupart du temps, mais on a connu quelques temps difficiles. Récemment j'étais sur la Nouvelle Vulcain avec Spock, mon officier en second que tu as rencontré déjà. Quand à mes missions... elles sont passionnantes ! C'est une chance inespérée de pouvoir explorer des endroits encore peu ou pas connus de la galaxie, rencontrer de nouveaux peuples... Et quelques combats de temps à autres !
Il sourit à nouveau et serra doucement ses mains dans les siennes. Il aurait voulu lui raconter bien plus de choses encore, mais ils ne rattraperaient pas des années d'éloignement en si peu de temps. Mais si tout se passait bien, ils pourraient alors rester en contact, et se raconter tout ça petit à petit.
- ah... hum.. il y a quelque chose que j'aimerais te dire...
Il ne savait pas comment annoncer ça à sa mère, mais il fallait, il voulait lui parler de son mariage.

Winona l'écouta parler avec un regard passionné, brillant, plein de rêves et de fierté. Elle aussi avec beaucoup rêvé de la galaxie, de mondes inconnus, et c'était pour cette raison qu'elle avait épousé George. Il n'était donc étonnant que leur fils soit de la même trempe : passionné d'aventures.
Elle sourit alors et hocha la tête.
- Je t'écoute, dis-moi tout.

Kirk se sentit quelque peu embarrassé, cherchant comment dire à sa mère en une seule fois qu'il était bi, marié, et qu'en plus le marié en question était vulcain. Il n'avait pas vu sa mère depuis si longtemps qu'il ignorait tout de ses opinions, et de la réaction qu'elle pourrait avoir. Inconsciemment, son esprit appela son t'hy'la au secours, ayant besoin de sa présence pour se sentir plus tranquille si jamais sa mère réagissait mal :
- voilà... euh... comment dire... je me suis marié, il y a moins d'une semaine. Et... Et j'ai épousé un homme... Pour être précis, j'ai épousé Spock...

Heureusement, Spock n'était pas loin, juste assis derrière un bosquet, dans le jardin. Il se leva lorsqu'il l'appela et s'approcha d'eux, n'apparaissant que dans le champ de vision de Jim et dans le dos de Winona. Il fixa intensément son compagnon et le réconforta, par la pensée.
Mais la mère de Jim n'eut pas réellement de réaction, au départ, trop chamboulée par l'avalanche de nouvelles et d'émotions. Elle le regarda fixement pendant quelques instants, le temps de réaliser ce que son fils lui disait.
- Tu... wah, et bien... Jamais je n'auras pu penser que... que tu te marierais, si jeune en plus, et avec un Vulcain. Vraiment, je ne sais pas trop quoi dire... Mes félicitations, déjà, et puis... je pense qu'il va me falloir du temps pour intégrer cette nouvelle, mais je suis heureuse pour toi. ...Est-ce qu'il te rend heureux ? Les Vulcains ne sont pas connus pour leur côté émotionnel... Parle-moi de lui.

Jim se raccrocha à l'esprit de son époux et retrouva un peu de confiance en lui, qui plus est soulagé que sa mère ne le prenne pas trop mal...
- je sais..; je suis désolé de te dire tout ça si vite mais... j'ai essayé de t'appeler avant le mariage mais je n'ai pas réussi à te joindre et...
Il soupira doucement puis se reprit, et quand il commença à parler de Spock son regard se mit à briller :
- Spock est un demi vulcain, sa mère était humaine... et c'est quelqu'un d'intelligent, sensible à sa façon, il le montre différemment des humains, mais il a un coeur d'or. Que dire... plein de chose... Il prend soin de moi, me protège, et m'aime comme personne d'autre ne le ferait... Il est aussi compréhensif, toujours à l'écoute, attentionné... Et il est très séduisant même si je crois qu'il ne s'en rend pas compte!
C'est à ce moment que Jim réalisa que Spock entendait parfaitement tout ce qu'il disait et que les joues du jeune homme prirent une belle couleur rouge.
- et euh... hum... enfin... oui, il me rend très heureux.

Pendant les explications de Jim, Winona l'avait regardé avec un sourire attendri, tout en caressant ses mains dans les siennes. Spock, quant à lui, avait parfaitement entendu les mots de son compagnon et ses joues s'étaient colorées d'un vert soutenu. Winona couva ensuite son fils d'un regard maternel empli de fierté et de bonheur.
- Je suis vraiment heureuse que tu aies trouvé quelqu'un comme lui. Il a l'air d'être quelqu'un de très bien. Et ce n'est pas grave pour le mariage, même si j'aurais aimé être là.
Elle leva une main et caressa sa joue, comme pour vérifier qu'il était bien là devant elle.
- Est-ce que tu pourrais me le présenter ? J'aimerais lui parler.

Kirk hocha la tête avec un grand sourire, content de voir que sa mère s'intéressait à Spock. Il tourna les yeux vers le vulcain, constatant qu'il devait avoir les joues aussi brûlantes que les siennes.
- tu viens ? Ma mère voudrait te parler...
Le capitaine était n'aurait jamais espéré que tout se passe aussi bien, mais c'était le cas et il était prêt à en remercier l'univers tout entier. Il pensait que sa mère devrait apprécier Spock sans difficultés, et son compagnon devrait vite s'habituer à sa mère, qui au fond lui ressemblait beaucoup au niveau du caractère.

- J'arrive.
Le Vulcain s'approcha alors, d'un pas un peu hésitant, pus vint se placer, debout, devant eux. Il avait le dos droit, les mains fermés sur ses reins, et la nuque un peu raide. Il essayait de ne pas le montrer, mais il appréhendait cette rencontre officiel en temps qu'époux du fils Kirk.
Winona, quant à elle, parut surprise de voir arriver Spock alors que Jim n'avait prononcé aucun mot. Certes, elle connaissait les Vulcains, mais ses compétences et ses connaissances sur ce peuple étaient bien faibles en réalité. Elle ne savait que quelques rares choses, comme les capacités psychiques et la logique de cette race réputée pour son intelligence. Elle regarda un instant son fils en fronçant les sourcils, surprise, puis reporta son attention sur son gendre.
- Permettez-moi de me présenter officiellement, Madame Kirk.
- Oh, je vous en prie, appelez-moi Winona.
- Entendu. Je m'appelle Spock. Comme l'a dit Jim, je suis mi-Vulcain, mi-Humain, mais j'ai suivi une éducation entièrement vulcaine. Mon père est Ambassadeur et ma mère était professeur. Au sein de Starfleet, je suis Commandeur, officier scientifique, et également officier en second sur l'USS Enterprise, sous le commandement du Capitaine Kirk. Nos premiers contacts ont été quelques peu... houleux, mais bien vite, les choses ont changé et nous sommes devenus amis. A présent, nous sommes unis selon le rituel vulcain du kal-if-farr. Nous partageons donc les mêmes pensées. Ne soyez donc pas trop surprise lorsque nous communiquons par la télépathie.

Un sourire amusé s'étira sur les lèvres de Jim, ne pouvant s'empêcher de trouver comique la raideur de son amant et sa façon quelque peu formelle de se présenter. Oh, il comprenait très bien qu'il soit un peu nerveux, lui-même était particulièrement stressé quand il avait rencontré Sarek. Aussi envoya t-il des pensées rassurantes pour essayer de détendre un peu le vulcain.
- nos rapports furent quelque peu houleux hein ? je trouve que tu minimises beaucoup la situation !
Il fit signe à son époux de s'asseoir, espérant qu'il allait se sentir un peu plus à l'aise avec le temps.

Toujours un peu tendu, le Vulcain vint prendre place entre les deux Humains, sur le banc, et posa ses mains sur ses genoux avec raideur. Il se tourna alors vers Winona pour continuer mais elle reprit la parole avant lui.
- Vous communiquez par la pensée ? C'est fascinant ! s'exclama-t-elle. Qu'y a-t-il d'autre ?
- C'est la seule chose que nous partageons mutuellement sans passer par mes propres capacités. Et pour ce qui concerne nos premiers rapports, Jim, fit-il en se tournant vers lui, je n'avais pas l'intention d'entrer dans les détails. Et je ne souhaite pas me rappeler certains souvenirs, si tu veux bien. Maintenant, je vais vous laisser, vous avez certainement beaucoup de choses à vous dire.
Spock commença à se lever, mais Winona le retint par le bras et le fit se rassoir.
- Mais non, ne partez pas ! Vous faites partie de la famille, maintenant, tout comme Jim fais partie de la vôtre.

Jim posa une main sur celle de Spock, et lui transmit des excuses silencieuses. Leur perception des événements passés n'étaient pas la même, l'humain étant moins directement concerné, bien que ça ne changeait en rien l'horreur de la situation, d'autant plus qu'il avait fait partie de l'équipe censé sauver Vulcain, et qu'ils avaient échoués... Et s'il ne l'avouerait jamais à son compagnon, il n'empêche qu'il se sentait responsable, voire coupable, du massacre et de la peine infligée à son âme soeur.
Mais tandis que ses remords refaisaient surface, le contraignant à refermer son esprit, son visage lui conservait son expression habituelle :
- ma mère ne va pas te laisser filer si facilement, crois moi... !

- Merci, Mada... Winona. Mais je ne vois rien de plus à ajouter.
- Oh, bien sûr que si ! Dites-moi ce que vous aimez, j'aimerais en savoir plus sur vous.
- Au-delà du fait que les perceptions qui nous font apprécier certaines choses ne sont pas logiques puisque non quantifiables ni vérifiables, je dirais que ce que je préfère, entre tout ce qui puisse exister en cet univers, se trouve précisément à six centimètres et quarante-trois millimètres sur ma droite. Néanmoins, il conviendrait de dire "qui" et non "que". Pour ce qui relève de mes goûts, que ce soit les parfums ou les saveurs, je pense pouvoir affirmer, sans me tromper, que tout ce qui se rattache à cette entité à laquelle j'ai fait référence plus tôt, se trouve bien en tête de toute liste. Sinon, j'aime particulièrement la soupe de plomeek et l'odeur du sable sur Vulcain.
Il y eut un instant de silence, un peu gêné, où Winona tentait de déchiffrer les sous-entendus cachés dans les paroles de Spock.

Jim resta silencieux aussi, mais pas par gêne, mais parce qu'il était touché par ce qu'il venait d'entendre. Un doux sourire se dessina sur son visage et il déposa un baiser sur la joue de son compagnon :
- je suis soulagé que tu me mettes au dessus de la soupe plomeek...
Il serra doucement la main du vulcain dans la sienne, rouvrant son esprit pour transmettre tout son amour à son époux. Il tourna ensuite les yeux vers sa mère en souriant toujours :
- si tu veux une version plus simple maman, il veut dire qu'il m'adore.
- et c'est réciproque...