Frisson part. 9 (Syhta/Selek) - Nouvelle Vulcain

Jim ressentit un certain soulagement en sentant la lien s'établir de façon nette et calme, totalement à l'opposé de leur dernière fusion. Son soulagement se ressentit aisément à travers le lien, et il se blottit contre son amant, appréciant pleinement ce contact mental.
- je sais T'hy'la, je ne t'en veux pas... j'étais juste inquiet...
Il prit le visage de son compagnon dans ses mains et planta ses yeux dans les siens :
- écoute moi... les guérisseurs pensent que le problème avec tes émotions, c'est que tu les nies constamment... Tu as reçu une éducation vulcaine, mais ça n'a pas supprimé ta part humaine... Elle existe, et ce qui arrive à l'heure actuelle est en partie liée à cette part là de toi...Parce que tu refuses de la laisser s'exprimer, elle... comment t'expliquer... C'est un peu comme une guerre entre ta partie vulcaine et ta partie humaine... Tu ne peux pas supprimer l'une ou l'autre... il faut que tu trouves un équilibre entre les deux... Enfin de retrouver ta sérénité intérieure...
Il caressa doucement la joue de son amant et appuya son front contre le sien, sachant que ça n'allait pas être simple pour Spock d'accepter ce genre de chose, après tout il avait passé sa vie à cacher et dominer cette partie là de lui.
- ça ne va pas être une chose simple... mais je vais t'aider... Je ferais tout ce que je peux pour que tu y arrives...

Spock posa une main sur celle de Jim posée sur sa joue et ferma un instant les yeux, appréciant ce contact. Il les rouvrit ensuite et le regarda avec une certaine inquiétude.
- Les émotions sont comme un poison pour les Vulcains, nous ne pouvons vivre avec. Si cette situation continue, mon esprit risque de s'auto-détruire.
Il soupira légèrement, restant silencieux pendant quelques instants, puis il reprit.
- Mais s'il n'y a pas d'autre moyen, j'imagine qu'il va falloir que je fasse avec. Tu penses pouvoir m'enseigner à vivre avec elles ?

- Je sais... Mais je t'assure que tu vas y arriver... Et bien sur que je vais t'y aider...
Il déposa un baiser sur les lèvres de son compagnon puis reprit un air plus sérieux :
- ça ne va pas être simple, mais une fois que tu auras trouvé un équilibre qui te convient, tu verras que ça ira beaucoup mieux... Tu sais, les humains sont régis par leurs émotions. mais il y a des humains qui les contrôlent bien. En général ils choisissent, pour ainsi dire, de ne laisser la place à leurs émotions qu'avec certaines personnes ou certains lieux. Quand ils sont chez eux par exemple, avec leurs familles ou leurs amis. Et le reste du temps, ils restent très discrets sur leurs émotions. Pour autant, ils ont des émotions. Ils ont juste réussi à trouver un équilibre. Et tu vas y arriver aussi...
Il savait que cela prendrait peut être du temps, mais il était certain que le vulcain pouvait y arriver.

- Je vois. Cela me semble une alternative préférable à l'internement pour folie émotionnelle. Pour autant, je n'ai absolument aucune idée de comment nous pourrions nous y prendre. As-tu des suggestions, des idées, pour me guider ?
Tout en parlant, il saisit les mains de son compagnon et les caressa tendrement. S'il y avait une solution pour qu'il soit moins fragile, même s'il devait être plus émotionnel, alors il la suivrait, les yeux fermés. Il voulait plus que tout se libérer de cette clinique, de ces regards de pitié posés sur lui. Il voulait guérir et retourner sur l'Enterprise. C'était ce à quoi il aspirait à présent. revenir à une vie normale, avec Jim. Il voulait repartir en mission, explorer, mettre son intelligence au service de l'homme qu'il respectait et aimait le plus au monde, et s'engager réellement dans cette vie de couple qui avait été avortée à peine commencée. Il s'en voulait d'avoir privé Jim de ce petit paradis cotonneux, mais le pon farr avait été rude. Maintenant, ils tenaient la clef qui les ferait rentrer chez eux, dans l'espace.

- des idées... laisse moi réfléchir... déjà, ce serait bien que tu puisses par toi-même définir un... un espace on va dire, où tu te sentes suffisamment bien pour ne pas avoir peur de t'exprimer... je comprends par exemple que sur la passerelle, tu tiennes à rester maître de toi, et c'est nécessaire... Moi-même ça ne me viendrait pas à l'esprit de faire n'importe quoi sur la passerelle... Mais par exemple, tu pourrais te laisser un peu aller quand tu es dans ta cabine ou dans la mienne...
Jim entrelaça ses doigts avec ceux du vulcain, réfléchissant à la meilleure méthode pour que son compagnon apprenne à accepter ses émotions et à se sentir à l'aise avec elles. Déjà, il avait accepté d'essayer, et c'était le plus difficile. Maintenant, Jim devait le guider sur ce chemin étranges que sont les émotions humaines. C'était une grande responsabilité, mais il l'acceptait avec joie.
- garde une chose en tête... il n'y a aucune honte à éprouver des émotions... bien au contraire... Ensuite... peut être pourrait on essayer d'étudier ensemble les émotions les plus fortes que tu ressens. Celles qui te posent le plus problème, qu'elles soient positives ou négatives... Tu sais, pendant mes exercices de méditations, j'ai dû beaucoup travailler sur mon contrôle émotionnel... Et j'ai réalisé que le plus simple pour moi, c'était de passer mes émotions une à une en me disant "ok, je ressens telle émotion à cause de tel événement, mais est ce que je veux vraiment rester bloqué toute ma vie sur cet événement ? Non.". Bien sur, ce n'était pas simple. Mais j'ai fini par réaliser que pour chaque sentiment négatif que j'éprouvais, il existais un sentiment positif pour contre balancer...

Spock écouta attentivement les conseils de Jim, serrant ses doigts dans ses paumes, le regardant avec tendresse. Quand il eut fini, le Vulcain hocha la tête puis se dirigea vers un canapé qui venait d'apparaître, et sur lequel il s'installa. Il fit signe à son amant de le rejoindre.
- D'accord. Essayons. Pour le moment, l'émotion la plus forte que je ressens c'est... la peur. La peur d'échouer et de ne pas réussir à retrouver un semblant de barrières mentales nécessaires à mon existence. Il y a aussi la colère, surtout lorsque de vieux souvenirs me reviennent. L'incompréhension, le doute, la tristesse, qui est forte aussi, et l'humiliation. Je ressens des quantités de choses, c'est une sorte de chaos dans mon esprit. Et j'ai bien du mal à les contrôler les unes après les autres.

Jim vint s'asseoir près de son compagnon et s'installa de façon à lui faire face :
- d'accord... commençons par celles qui sont liées comme la peur ou le doute... Tu as peur d'échouer, mais c'est cette peur elle-même qui pourrait être une cause d'échec... Mais tu peux réussir, tu le peux parce que tu le veux. Et c'est un premier pas. Tu as la volonté de réussir Spock. Et la capacité à le faire. Tu n'as rien à craindre, et tu ne dois pas douter de toi-même... Je te fais confiance pour réussir, et je ne suis pas le seul. Ton père aussi y croit. Et je sais que nous avons raison d'y croire. Tu as montré plus d'une fois de quoi tu étais capable.
Il se tut un instant, cherchant ses mots pour continuer à aider son amant à surmonter sa peur :
- les humains ont de nombreuses peurs. Certaines sont rationnelles, d'autres pas. Mais nous avons une solution très simple pour se débarrasser de nos peur. C'est de les affronter directement. par exemple... Si tu avais le vertige, tu pourrais affronter ta peur en faisant de l'escalade. Et bien, le principe est le même ici... C'est en te disant "j'en suis capable" que tu vas réussir, et en réussissant, vaincre ta peur de l'échec.
Il planta son regard dans celui de son amant, sa prochaine explication lui paraissant capitale, il voulait avoir toute son attention :
- ensuite... Ta honte et ton humiliation... je sais qu'elles sont beaucoup liées à tes échecs passés ou présents... mais Spock... sans l'échec, il n'y a pas de réussite. Pas d'apprentissage. Nos échecs sont des leçons, qu'il est parfois nécessaire d'apprendre. Tous nos échecs n'ont pas la même... importance dans notre vie, et certains sont cuisants et peuvent nous causer beaucoup de tort... Mais ne laisse jamais un échec te stopper dans ta route... Ils sont une partie de nous, humains, vulcains, ou quoi qu'on soit d'autres... Mais il n'y rien d'insurmontable en ce monde... c'est nous, et uniquement nous, qui décidons parfois de nous dire "je m'arrête là, j'abandonne". Mais l'abandon n'est pas une solution.

- Je comprends ce que tu veux dire. Du moins, je crois. D'après toi, il suffirait de me convaincre que je peux guérir pour que je n'ai plus peur ? C'est un peu hasardeux. Mais c'est logique. Beaucoup d'émotions viennent de l'esprit, de la psychologie. Je ne suis pas psychologue, mais je crois comprendre certaines choses. L'esprit, qu'il soit humain ou vulcain, fonctionne beaucoup sur la conviction. Très bien. Sarik a montré qu'il était capable de vivre en harmonie avec ses émotions romuliennes, je suis donc capable d'en faire de même avec mes émotions humaines. Ma peur est donc injustifiée.
Il l'écouta ensuite avec une grande attention, noyant le noir de ses yeux dans les iris bleus de son compagnon.
- L'abandon n'a jamais été une solution, mais je t'avoue que dans mes crises d'angoisse, j'ai cru que je ne pouvais faire autrement. Nous pouvons donc penser que je suis face à un échec : celui de ne plus pouvoir contrôler mes émotions, et que ma prochaine réussite sera d'y parvenir finalement.
Un sourire passa sur son visage, il posa sa main sur la joue de Jim avant de lui dérober un baiser.
- Merci, tes conseils m'aident beaucoup. Continuons.

Heureux de voir qu'ils progressaient, Jim se détendit un peu plus, éliminant le reste de stress qu'il avait éprouvé auparavant.
- voyons... l'incompréhension... Il y a des tas de situations où l'on ne comprends pas quelque chose et ça nous énerve, nous rend triste... Surtout si cette incompréhension provient de nous, ou d'une personne qui nous est proche. Par exemple, quand nous étions encore sur cette planète de glace, je ne comprenais pas pourquoi tu refusais de céder et de me prendre comme partenaire. Tout comme je n'ai pas immédiatement compris pourquoi tu avais subitement changé d'avis... J'étais content que tu ais pris la décision de me choisir bien sur, mais j'étais... confus. Néanmoins, parfois, on peut aisément surmonter l'incompréhension, par la confiance. Quand je donne un ordre sur la passerelle, qui te parait totalement illogique, parfois je sais que tu te demandes "mais qu'est ce qu'il fous ?". Bon, peut être pas en ces termes mais... Mais pourtant tu me laisse faire, parce que même si tu ne comprends pas toujours mes actes, tu me fais confiance malgré tout. Et tu attends de voir le résultat de mes décisions, et souvent quand tu as le résultat devant tes yeux, tu comprends alors parfaitement ce que j'ai voulu faire et pourquoi.
Et il savait que c'était une situation qui avait couramment eu lieu au début de leur collaboration, surtout avant que leur confiance l'un en l'autre ne se forge enfin.
- Ce que je veux dire c'est que... tu es habitué en tant que vulcain, à très vite analyser et comprendre les choses. Mais parfois, il te faut accepter qu'il puisse te falloir du temps, pour comprendre une situation, une personne, une décision... parce que ton incompréhension peut venir du fait que tu n'es pas prêt, ou en état de comprendre. Mais plus tard, dans un temps plus ou moins proche, tu seras apte à entièrement comprendre. Bien sur... parfois... on aimerait comprendre de suite, parce que... parce que parfois, les explications arrivent trop tard, et alors on éprouve des regrets... Mais... c'est aussi une partie de la Vie avec un grand V.... nous ne sommes pas des êtres omniscients... Nous ne savons pas tout, ne comprenons pas tout... Et c'est une chose qu'il faut accepter aussi... L'incompréhension n'est pas une honte ou une tare. C'est une partie de tout être vivant dans cet univers...

- Je vois. Mon incompréhension remonte à quelque chose de plus lointain, de plus profond, mais j'imagine que le verdict est le même. Je ne comprenais pas pourquoi mes camarades de classe continuaient de m'insulter, de me trainer dans la boue, et même aujourd'hui, je ne comprends pas. S'ils avaient été Humains, oui, car la méchanceté est une des caractéristiques humaines, même si elle n'est pas majeure ; mais ils étaient Vulcains, cela n'avait rien de logique, rien de rationnel. Certes, notre peuple est très conservateur, mais pourquoi refuser ainsi la liaison entre deux t'hy'la quand elle transcende tout ?
Spock vit le regard désolé de son compagnon, et il prit ses mains dans les siennes, en en caressant le dos des pouces.
- Ils m'ont insulté et battu parce que je n'avais pas le droit d'exister, car n'étant ni pleinement Vulcain, ni totalement Humain. Je sais qu'ils ont dû être poussés par leurs propres parents, qui désapprouvaient l'union de mes parents, mais je ne comprends pas un tel jugement. Est-ce un instinct de préservation, de survie ? Pourquoi ce rejet ? En quoi est-ce répugnant ? En quoi est-ce dégoûtant, illogique, difforme ? Ma création n'a pas été créée naturellement, Humains et Vulcains n'étant pas compatibles, des chercheurs en génétique ont patiemment assemblés le génome de ma mère avec celui de mon père afin que je puisse naître en bonne santé. N'en suis-je pas pour autant un être vivant ?
A mesure qu'il parlait, ses yeux s'étaient fais humides, brillants. Son incompréhension faisait remonter de la peine, de la douleur, et de la tristesse, encore contrôlées, mais bien présentes. Et quelques larmes roulèrent sur ses joues pâles.

Jim essuya doucement les larmes qui coulaient sur les joues de son amant et prit son visage dans ses mains :
- tu sais, j'ai beaucoup de respect pour ton peuple. Mais la stupidité et la méchanceté existe partout, il n'y a pas de société parfaite. Même parmi les vulcains, cela existe, et malheureusement tu en as fais l'expérience... Il n'y a aucune logique à la bêtise humaine, vulcaine ou autre. En fait... c'est même souvent l'incompréhension qui pousse à ce genre de comportement. Ces enfants, et leurs parents, on été incapables de comprendre la force de l'amour qui unissait ton père et ta mère. Et cette incompréhension c'est changée en haine... en dégoût. Mais tu n'es en rien responsable de ça, pas plus que tes parents.
Il appuya son front contre celui de son compagnon, lui envoyant un peu de réconfort à travers leur lien et la fusion, avant de reprendre :
- L'histoire humaine est pleine d'exemple de massacres liés à des gens qui ont eu peur d'une chose qu'ils ne comprenaient pas. Mais c'est pourquoi il est important d'accepter que parfois on ne comprenne pas certaines choses. Sinon on cours le risque que ces choses inconnues et incomprises nous fasse peur, et la peur peut pousser à la colère et la haine. Et c'est pourquoi il est aussi important d'affronter et de dominer ces peurs... Spock... est ce que tu comprends que les émotions humaines, pour aussi illogiques qu'elles te paraissent, sont liées les unes aux autres, et que malgré les apparences, les humains les contrôlent. Moins, ou plutôt, différemment que les vulcains, mais nous autres humains les contrôlons. Sans quoi la terre ne serait qu'un lieu de massacre, de haine et de terreur...

- Je comprends, oui. Et c'est une des raisons pour lesquelles ton peuple est si fascinant. Je ne me lasserai jamais de t'observer.
Un sourire passa sur ses lèvres. Il renifla, essuya ses yeux, puis prit le visage de Jim dans ses mains pour embrasser ses lèvres dans un léger goût salé. Il se redressa ensuite et le regarda avec tendresse.
- Je pense être capable de contrôler la peur et l'appréhension. Mais la tristesse... c'est bien plus difficile. Même deux ans après, je ressens encore avec force ma peine lorsque ma mère est décédée, et je n'arrive pas à... à...
Sa respiration se bloqua dans sa gorge. Il déglutit difficilement, passant ses mains sur son visage, en proie à cette douleur, avant de se redresser légèrement.
- Elle était si importante pour moi, reprit-il d'une voix étranglée. Elle m'a soigné et réconforté quand mes camarades s'en prenaient à moi, chaque jour. Elle me vouait un amour inconditionnel, une fierté sans bornes, alors que je ne faisais pas mieux que ce que ce qui était attendu de moi. Elle a toujours été là, à mes côtés, pour me soutenir dans la dure épreuve qu'était mon existence. Aujourd'hui, son absence m'est insupportable.

Jim attira doucement le vulcain contre lui, passant les bras autour de sa taille :
- c'est normal Spock... Tu sais, une mère est toujours fière de ses enfants... enfin... les vraies mères comme la tienne du moins... et que tu réussisses ou que tu échoues elle aurait toujours été fière de toi et elle t'aurait toujours autant aimé... Le chagrin c'est quelque chose qu'on ne laisse pas facilement derrière soi... ça prend du temps... Et c'est difficile... Et même dans 10 ou 20 ans elle te manquera... Mais, tu vas apprendre, avec le temps et avec l'aide de tes proches, à vivre avec son absence...
Il caressa doucement les cheveux de son compagnon tout en parlant, cherchant à apaiser sa peine :
- ce n'est pas facile... mais tu sais... ta mère t'aimait, et elle ne souhaiterait sûrement pas voir son fils s'effondrer de chagrin... Personne ne pourra la remplacer et même avec tout mon amour je ne pourrais pas effacer son absence. Mais je serais là, à chaque fois que son absence te fera souffrir, et je ferais tout ce que je pourrais pour te réconforter... Tu sais... les personnes qu'on perd continu de vivre à travers les souvenirs que l'on a d'elles... Si quelqu'un meurt et que personne ne se souvient, alors c'est comme si c'était personne n'avait jamais existé... Ta mère continue à vivre, d'une certaine façon, à travers tes souvenirs, et ceux de ton père, et de tout ceux qui l'ont connu... C'était quelqu'un de bien, et elle avait raison d'être fière de son fils...

Spock leva une main et caressa les cheveux de Jim, avec tendresse et douceur, avant de se pencher sur lui pour lui dérober un baiser.
- Tu as raison. Il est étonnant de voir à quel point les humains sont intelligents concernant leur contrôle sur leurs émotions. Si les nôtres n'étaient pas si fortes, je pense que nous pourrions apprendre beaucoup de vous. Et j'ai de la chance que mon t'hy'la en soit. Qui aurait pu penser que tu pourrais m'aider aujourd'hui ?
Un sourire passa sur ses lèvres et il vint caresser la joue de Kirk de sa bouche, les yeux fermés.
- Tes enseignements me sont très précieux. Qu'as-tu à me dire concernant la colère et la haine ?

Jim ferma les yeux, profitant de cet instant de tendresse, qui lui offrait un répit dans ses explications, et qui le réconfortait également. Il rouvrit les yeux après quelques minutes, réfléchissant à la question suivant qui était selon lui une des plus compliquée :
- la colère et la haine... Voyons voir... c'est un sujet sensible chez les humains car nous y sommes fortement sujets il faut le dire. A différents degrés bien sûr, cela peut aller de l'agacement à la colère pure et dure. Le colère à petite dose peut être bénéfique... je m'explique, imagine que tu fais... je ne sais pas, un exercice, ou des expériences en labo. Et que les choses ne vont pas dans le sens que tu veux, et que tu commences à te dire "zut, je suis trop nul, j'y arriverais pas". parfois, la colère ressentit envers toi-même te redonne un peu de boost et tu te dis "j'vais pas me laisser faire par une foutue expérience! Je recommence et cette fois, c'est la bonne!", et souvent ça marche. Mais comme je l'ai dis, à petites doses...
Il s'écarta légèrement de Spock pour pouvoir croiser son regard :
- la colère à grande dose quand à elle... et non seulement dangereuse mais aussi destructrice... tu as déjà expérimenté cette émotion... Sur un court terme, elle peut te venir en aide... comme lorsque tu as poursuivis Khan... mais quand tu te sens en colère, quelle qu'en soit la raison, il est très important de ne pas la garder en toi. Parfois, il te faut attendre un peu avant d'exprimer cette colère, attendre la fin de ta journée par exemple, mais ne jamais la garder. jamais. Les humains ont différentes façon de l'exprimer. En se défoulant, en faisant du sport par exemple, ou en envoyant en l'air tout ce qui passe à ta portée... Le sport étant une meilleure idée. Ou en l'exprimant à haute voix. Imaginons que sur le pont, je prenne une décision stupide, et qui nous cause tout un tas d'ennuis. Voir le capitaine et son second se hurler dessus, ça ne serait pas du meilleur effet. Par contre, une fois notre quart terminé, il est important que tu viennes me trouver, et qu'on en parle en face à face. Ce n'est pas toujours agréable d'expliquer à quelqu'un pourquoi on est en colère ou de s'entendre dire que quelqu'un est en colère contre nous. Mais être honnête dans ce genre de situation, c'es important. Pour relâcher la colère, et aussi pour repartir sur de bonnes bases avec cette personne. La colère, on apprend à la gérer, avec l'expérience.
Il demeura un temps silencieux, ne sachant comment aborder le prochain sujet. La haine, c'était quelque chose de particulièrement puissant, dangereux, et une fois qu'on l'éprouvait, c'étiat difficile de s'en débarrasser.
- la haine, c'est... une continuité de la colère et parfois de la peur, de l'incompréhension. C'est ce qui peut arriver quand tu ne laisses pas s'exprimer tes émotions, et qu'à force elles s'accumulent, jusqu'à ce qu'elles se transforment en autre chose. En général, la haine est dirigée vers une personne, ou un groupe de personne... C'est une chose qu'il faut éviter à tout prix, et il est important, si un jour tu éprouve ce sentiment, que tu m'en parles immédiatement. La haine conduit à des actes inadmissibles, souvent... Mais on peut aisément l'éviter, en sachant être honnête envers ce qu'on ressent. comme je te l'ai dis, elle provient souvent d'autres émotions. Mais si tu reconnais et admets ces émotions au lieu de les faire taire, tu n'en arriveras pas à haïr quelqu'un... Et de toute façon, je ne te laisserais pas en arriver là.

- Je vois. Tu es décidément un très bon professeur.
Spock sourit doucement et embrassa de nouveau ses lèvres, tout en le gardant contre lui. Il resta silencieux quelques instants, intégrant toutes les informations que son compagnon lui avait données, puis il reprit.
- Et y a-t-il des émotions positives que je devrais restreindre ? Nous avons surtout vu les émotions négatives pour le moment. Je me trompe peut-être, mais les émotions positives peuvent plutôt nous pousser à agir, à faire preuve de courage, de volonté... non ?

L'humain réfléchit un temps à la question, songea à toutes les émotions positives qu'un être vivant pouvait éprouver :
- non... je ne vois pas de raison de les restreindre... Les émotions positives, comme la joie, le bien être, l'amour, le courage et beaucoup d'autres, sont là pour rendre ta vie plus agréable. On a des bons et des mauvais jours, mais quand tu as passé une dure journée, quoi de mieux que de rentrer chez toi, te faire un thé, ou tout autre boisson, et te poser 5 min ? Ou écouter de la musique? Ou retrouver la personne que tu aimes...? Et dans ces moments là, tu ressens du soulagement d'avoir fini ta journée, du bien être parce que tu es dans un environnement confortable, et du bonheur parce que tu es avec une personne qui compte à tes yeux...
Il déposa un tendre baiser sur les lèvres de son compagnon en achevant sa phrase et lui sourit :
- chaque émotions positives, il te faut la sentir et en profiter...

- Je comprends.
Spock sourit et déposa lui aussi un baiser sur ses lèvres.
- Et bien, je crois avoir tous les éléments pour guérir. Il va maintenant me falloir beaucoup de méditation et de patience, et ça devrait aller. Tu veux rester ou tu préfères rejoindre les guérisseurs pendant que je médite ?

- je te rejoindrais dans un moment, mais je pense que j'ai besoin de repos... je ne me sentais pas bien avant la fusion... je ne crois pas que ça aille vraiment mieux... ça doit être parce que je suis humain, je ne sais pas...
Perdu dans la fusion, il n'avait pas clairement conscience de son corps, mais il se sentait trembler légèrement et il sentait qu'il avait de plus en plus de mal à se concentrer sur ce qu'il racontait.
- mais je suis certain que tu vas y arriver... on se revoit vite d'accord ? Le temps que j'aille... manger ou dormir... un peu... ça ira ?

- Ca ira, oui. Prends soin de toi, T'hy'la.
Il le serra contre son torse en l'embrassant tendrement, lui transmettant ainsi tout son amour, puis il le relâcha et se dirigea vers un tapis de méditation. Il alluma l'encens qui se trouvait à côté, et même fictif, cela suffisait pour que son esprit croie en cette illusion. Il s'installa, et commença son introspection.

Quand Jim refit surface, Sarik le tint par les épaules, conscient qu'il n'était pas au meilleur de sa forme.
- Souhaitez-vous retourner dans votre chambre, Capitaine ?

Quand la fusion fut rompu il manqua s'évanouir et il fut heureux que Sarik eu anticipé son état sans quoi il aurait lamentablement fini étalé au sol face à des vulcains.
- je préférerai oui...
Il songea qu'un bon steak l'aurait vite remit d'aplomb, mais ce n'était pas ici qu'il allait trouver ça... peut être que Bones pourrait lui en rapporter un de l'Enterprise?
il voulait aussi aller parler au père de Spock, lui dire que son fils allait mieux, et qu'il allait s'en sortir... Il n'était pas certain de savoir où été parti le vulcain, mais peut être que Sarik saurait l'aider.
- j'aurais voulu parler à l'ambassadeur Sarek... est il encore... par ici ?

- Je vais voir si je peux le trouver, Capitaine. En attendant, allez vous reposer. Et glissez cette bande dans le réplicateur, je pense que le menu vous plaira, sourit-il avant de glisser l'objet dans sa poche. Un plat typiquement terrien que nous ne consommons pas. Le Docteur McCoy a spécifié que cela vous redonnerait vos forces.
Tout en parlant, il l'aida à se relever et à marcher vers sa chambre, située de l'autre côté des longs couloirs et des portes battantes. La traversée fut longue et difficile, mais ils parvinrent jusqu'à la porte, que le guérisseur ouvrit d'une pression sur un bouton. Il le guida jusqu'à son lit et l'y allongea.
- Reposez-vous. Je vais voir où se trouve l'Ambassadeur Sarek. S'il accepte de vous recevoir, je vous avertirais.
Il lui adressa un dernier sourire puis il sortit et disparut derrière la porte coulissante.

Jim douta d'arriver conscient à sa chambre, mais il y parvint avec un grand soulagement. Sa vue était troublée et il réalisa à peine que le guérisseur ressortait, n'étais ce que pour sa dernière phrase qu'il entendit :
- merci Sarik.
Enfin sur son lit, il se sentit un peu mieux, et l'étrange impression que tout tournait autour de lui se calma. Il prit 5 min pour demeurer immobile, reprendre quelques forces, avant de prendre la bande que lui avait donné le vulcain et de trouver la force de se lever pour aller jusqu'à la table et glisser la bande dans le réplicateur. Ce qui en sortit lui tira un grand sourire, et un certain soulagement aussi, il n'en pouvait plus de manger végétarien!
Merci Bones je te revaudrais ça... Songea le capitaine avant d'entamer les oeufs et le steak dans son assiette.
Bien qu'il se sente encore un peu étourdir et vaseux, manger lui redonna quelques forces, et à la fin du repas, il était capable de tenir sur ses jambes, même s'il n'aurait pas tenté d'aller faire quelques pas dehors... Malgré tout, il revint rapidement à son lit où il s'assit en tailleur calé contre les oreillers. Spock allait bien... Il était vraiment sur la bonne voie cette fois... Ils étaient près du but.

A l'extérieur, Sarik, dévoué et enthousiaste, chercha pendant un long moment trace de Sarek, mais il ne le trouva pas, aussi il revint voir Jim, bredouille. Il sonna à la porte et attendit d'avoir la permission d'entrer.

Dans la chambre médicale, Spock était profondément concentré, repassant chacune émotion pour l'analyser et la mettre de côté. Plus il avançait, plus il sentait son esprit se calmer et devenir plus serein, plus calme, plus logique. Il y avait réellement une alternative au kolinahr, et jamais il n'aurait pu penser qu'il suffisait d'explorer l'esprit humain pour le savoir.

Jim, qui avait commencé à somnoler, rouvrit les yeux en tendant la sonnette. Il suivait de loin les efforts de son compagnon, et pour l'instant, il sentait que tout se passait bien. Il se tenait tranquille, évitant d'envoyer quoi que ce soit à son amant afin de le laisser se concentrer. C'était un moment important pour le vulcain. Il se redressa un peu avant de répondre à la personne qui sonnait :
- entrez!
Il se doutait que c'était Sarik, mais devina à son visage qu'il n'avait pas réussi à voir Sarek, ou que Sarek avait répondu par la négative au désir de Jim de lui parler.