Frisson part. 9 (Syhta/Selek) - Nouvelle Vulcain

Le jeune Vulcain s'approcha de Jim et s'accroupit près du lit, les mains sur le matelas.
- Je vous prie de m'excuser, Capitaine, je n'ai pas pu trouver l'Ambassadeur Sarek. Peut-être est-il retourné à l'Ambassade, ou à son domicile ? Je ne peux le dire. Souhaitez-vous quelque chose ? En attendant que Monsieur Spock ait terminé sa méditation, je suis en charge de satisfaire le moindre de vos désirs.
Il termina sa phrase sur un agréable sourire étranger aux Vulcains mais naturel aux Romuliens.

Jim sourit aussi et secoua la tête :
- ce n'est pas grave, j'irais le voir en personne quand je me sentirais mieux. Merci d'avoir essayé malgré tout. Et je voulais vous remercier pour... disons... tout ?
Son sourit s'agrandit, le bonheur d'avoir enfin réussi irradiait littéralement de tout son être :
- je n'ai pas dû être le meilleur élève que vous puissiez avoir en matière de méditation, mais sans vous je n'y serais pas parvenu. Vous allez me manquer quand je repartirais Sarik !
Il était sincère, il s'était vraiment habitué à la compagnie du jeune homme et il l'appréciait.

Sarik eut un petit sourire embarrassé.
- Vous n'avez pas à me remercier, c'était avec plaisir. J'ai eu l'honneur d'aider deux des officiers de Starfleet les plus connus de la galaxie, c'est quelque chose pour moi, vous savez !
Il eut un petit rire avant de reprendre.
- Et ne vous inquiétez pas, j'ai eu pire élève que vous. Certains Romuliens sont séduits par la façon de vivre des Vulcains et s'essaient donc à la logique. Je peux vous dire que c'est vraiment très difficile de former leur esprit. En tout cas, vous aussi, vous allez me manquer, Capitaine. Monsieur Spock est un homme chanceux, vous êtes quelqu'un de bien !

Jim imagina le choc culturel entre les romuliens et les vulcains et ne put s'empêcher de rire. Oui il imaginait assez la difficulté !
- me voilà rassuré alors, mon honneur est sauf! Je n'aurais pas voulu laisser une mauvaise réputation derrière moi! Spock est chanceux, mais je crois que moi aussi...
Pour sûr qu'il était chanceux, Spock était quelqu'un de bien, ils étaient parfaitement complémentaires, et le vulcain veillait sur lui en toute circonstance. Il savait que personne sur cette terre et dans cet univers ne l'aimerait autant que son compagnon.
il retourna son attention vers Sarik, son sourire toujours accroché à son visage et bien décidé à ne pas en partir :
- je pense qu'on vous doit une fière chandelle à Sirok, Sevak et vous... Je ne sais pas ce qu'on aurait fait sans votre aide... vous êtes tous d'excellents guérisseurs. Et ne dites pas à Bones que j'ai dis ça, où il va râler et me dire que je n'ai qu'à changé de médecin si je ne suis pas satisfait ! Quoi que j'avoue qu'un médecin s'y connaissant en vulcain à bord, ça serait une idée à creuser...

Sarik eut un rire amusé avant de reprendre la parole.
- Détrompez-vous. Pendant votre absence, le Docteur McCoy s'est beaucoup intéressé à notre peuple. Je crois qu'il vous apprécie beaucoup, tous les deux. Il a même essayé d'apprendre le Haut Vulcain, mais je crois qu'il a du mal à intégrer la grammaire.
Il reprit ensuite avec un ton plus doux.
- Vous êtes très bien entouré, Capitaine. Vous avez des amis de choix, qui vous suivront n'importe où. Prenez soin d'eux.

- Bones s'est mit au haut vulcain ? Vous plaisantez ? Il n'est pas question que je le laisse maîtriser cette langue avant moi, mon honneur est en jeu!
A vrai dire il n'était pas surprit que son ami s'intéresse à la culture vulcaine. Déjà par intérêt personnel, mais aussi parce qu'il avait dû voir dans la situation une occasion pour lui d'en savoir plus sur les vulcains, afin de mieux s'occuper de patients comme Spock. Et Léonard ne plaisantait pas quand il était question de la santé de ses patients.
- oui... ça pour être bien entouré... j'ai le meilleur équipage qui soit et des amis fidèles. Et bien évidemment le meilleur vaisseau qui va avec! Mais ça j'y suis pour rien, ce sont les ingénieurs de Starfleet qui ont fait tout le travail...
Il s'étira, se sentant enfin apte marcher un peu :
- est ce qu'on peut sortir prendre l'air un peu ? Je n'ai pas quitté l'hôpital depuis mon arrivée et j'avoue que je serais ravi de sortir un peu... j'ai tellement de choses à faire avant de partir...

- Si cela peut vous rassurer, je vous informe qu'il n'est encore capable que de dire quelques civilités, mais ce serait un honneur pour moi de converser avec vous en Haut Vulcain, sachez-le, dit-il dans un sourire. Les ingénieurs de Starfleet sont les plus réputés de la galaxie. Bien souvent, il suffit d'avoir quelques années de service dans l'un des chantiers navals sur son CV pour pouvoir prétendre à n'importe quelle affectation. J'ai un cousin qui a pu aller dans une région très reculée, un chantier naval de navettes et vaisseaux scientifiques pour des colons sur une planète multiraciale.
Sarik se redressa ensuite pour se tenir debout.
- Par contre, je vous déconseille de sortir à l'air libre, la température n'est pas adaptée aux Humains. Vous pouvez toujours aller vous promener dans un holodeck ou sur la baie d'exploration, mais je recommande de ne pas quitter les murs de la clinique tant que vous êtes sous notre responsabilité.

- alors j'ai encore toute mes chances de le battre ! Je mettrais un point d'honneur à parler correctement le haut vulcain quand je reviendrais...
Jim se leva également, hésitant un temps sur sa destination, puis songea qu'un holodeck serait une parfaite manière de passer le temps... tout en profitant de la climatisation. Il retourna son attention vers Sarik, sachant d'avance que s'il ne demandait pas clairement sa destination, il allait errer dans les couloirs...
- le holodeck ça me parait une bonne idée... c'est par où ?

- Suivez-moi !
Dans un sourire, Sarik quitta la chambre et se dirigea à travers les couloirs grouillants d'infirmiers et de guérisseurs, faisant voler les pans de sa blouse de médecin sous les éclairages blancs de la clinique. Ils croisèrent plusieurs patients, de tous âges, avant d'arriver dans un hall qui desservait plusieurs holodecks. Il l'accompagna au plus proche, pianota sur la console, puis les portes s'ouvrirent dans un chuintement léger, leur laissant le passage libre vers une immense pièce sombre. Au mur, une autre console.
- Que souhaitez-vous ?

Le capitaine suivit le vulcain, appréciant de marcher un peu, même s'il demeurait dans l'espace médical au fond. il avait hâte de retourner à bord de l'Enterprise, il fallait bien l'avouer...
- Hum... voyons... est ce que vous auriez un paysage type plaine ou prairie ? de nuit de préférence...
Il se sentait un peu difficile, mais ça lui rappellerait un peu son enfance, les bons cotés du moins, et lui ferait le plus grand bien pour oublier l'environnement hospitalier.

- Nous avons absolument tout dans les holodecks, même les plaines de l'Iowa.
Il lui fit un clin d'oeil puis pianota sur la console. L'instant suivant, les panneaux noirs qui recouvraient les murs avaient disparu, laissant des champs, des prairies et des plaines à perte de vue. Le ciel était sombre, piqueté d'étoiles scintillantes, éclairé parfois par le passage d'un vaisseau, dont les feux de position clignotaient sur l'écrin noir de l'espace. Sarik s'avança, laissant les herbes effleurer ses pieds, puis il s'assit entre deux touffes vertes et se pencha en arrière pour regarder le ciel. Il lui parvenait le chant rythmé des criquets et de quelques autres insectes estivaux. La brise était douce, légère.

- wow... c'est... parfait... Merci Sarik...
Ok, il ne s'était pas attendu ça ce qu'ils aient ça... une plaine normale lui aurait suffit, mais il sentit son battre plus fort. Il se sentait presque revenu chez lui... Il n'avait pas aimé grandir avec son oncle, mais il aimait l'Iowa. Il ferma les yeux un instant, écoutant chaque son, tous lui étaient familiers, et avait un petit quelque chose de nostalgique. Il rouvrit les yeux après quelques minutes et vint s'asseoir près de Sarik avant de s'étaler dans l'herbe et de contempler le ciel. L'Enterprise était sa nouvelle maison, mais il avait envie de retourner quelques temps chez son autre chez lui. Il savait que ça ne serait pas possible avant longtemps. Après le temps passé sur la Nouvelle Vulcain, il avait épuisé son cota de permission. Mais il espérait bien y emmener Spock un jour. Son regard se perdit dans les étoiles. Il connaissait chaque constellation par coeur :
- quand j'étais petit, les soirs d'étés, je passais des heures et des heures assis dans l'herbe à attendre que la nuit tombe, pour contempler les étoiles... j'avais des vieilles, très vieilles, cartes aux étoiles, et j'essayais de deviner les constellations dans le ciel... Je n'étais pas vraiment doué au début... mais chaque fois que j'en repérais une, j'avais l'impression d'avoir accompli un exploit...

- Vous étiez un petit garçon très rêveur alors.
Sarik regarda le ciel au-dessus d'eux, contemplant les étoiles et la vue qui lui était inconnue. Vulcain n'avait pas le même ciel, et la Nouvelle Vulcain non plus.
- Souhaitez-vous voir le ciel de Vulcain ?
Un petit sourire nostalgique était apparu sur le visage de Sarik. Vulcain lui manquait, lui qui avait toujours vécu sur la planète couleur rouille.

- c'est vrai... mes rêves et mon imagination étaient un peu mes seuls répits...
Dire qu'il avait bien faillit ne jamais entrer à Starfleet, juste par bêtise... Sans l'amiral Pike, il serait loin de tout ça... loin de Spock... Il devait tant à cet homme et il ne pourrait jamais le lui rendre...
Jim secoua la tête puis leva les yeux vers le guérisseur, intrigué de savoir à quoi pouvait avoir ressemblé le ciel de Vulcain :
- je veux bien...
Il aurait aimé avoir eu le temps de connaître cette planète, la planète de son compagnon...

Sarik sortit de sa poche une console portable et arrangea les paramètres pour que ce soit le ciel de Vulcain qui soit au-dessus d'eux. Il fourmillait d'une multitude d'étoiles invisibles depuis la Terre, et dans une partie, comme une fleur esseulée au milieu d'une clairière, se trouvait le Soleil.
- J'ai toujours beaucoup aimé regarder les étoiles. Ca me permettait de réfléchir sur mes origines, celles de ma famille, et ma condition d'hybride. Ca n'a pas été facile de m'intégrer dans la société Vulcaine, étant donné que les relations avec les Romuliens ne sont pas au beau fixe, mais j'y suis parvenu. J'étais plutôt bon en classe, pas le premier mais je me défendais. Et finalement, j'ai décidé de prendre la voie de la psychokinésithérapie pour aider ceux qui, comme moi, veulent jouir de la logique alors qu'ils n'en sont au départ incapables.

Jim observa un temps ce ciel inconnu, essayant sans succès de retrouver des repères connus. Le ciel de Vulcain était magnifique et même s'il ne le verrait jamais en vrai, il était content d'avoir pu le contempler.
- j'imagine que ça n'a pas dû être simple en effet... La société vulcaine est... comment dire... elle a beaucoup de qualité, mais je la trouve parfois intolérante envers les hybrides... Les humains ont longtemps connsu le racisme, et je suis sûr que même de ns jours, il y a des gens qui ont un problème avec toutes les nouvelles espèces que l'on rencontre dans l'univers... Mais notre société est beaucoup plus tolérante à présent...
Il inspira profondément, appréciant la brise sur son visage et ferma les yeux :
- je n'étais pas très bon à l'école quand j'étais petit. J'avais les capacités... mais pas la motivation... Je n'avais même pas pour projet d'entrer à Starfleet... En fait, je n'y aurais même jamais mis les pieds... Je suppose que... j'avais de la rancœur envers Starfleet... Ils m'avaient prit mon père, et ma mère dans un sens... Mais je suis content d'avoir été... ramené dans le droit chemin...

Sarik observa le visage mélancolique de Jim pendant qu'il parlait, puis il reprit.
- Celui qui vous a guidé vers Starfleet est un homme bien. Il a eu raison. Il a dû voir en vous votre potentiel.
Un sourire passa sur son visage et il s'allongea sur la pelouse, fraiche contre sa peau chaude, pour contempler le ciel étoilé.
- Je me considère comme étant chanceux. Je ne suis pas le premier mi-Vulcain mi-Romulien, mais je suis l'un des rares à avoir pu atteindre l'âge adulte. La plupart des enfants ne sont pas viables, comme les pairs de Monsieur Spock. Mon enfance n'a pas été facile, puisque vous vous doutez que j'ai souvent été rejeté pour mon métissage, mais mon père m'a dit un jour ces mots : "Tu n'as pas à prouver aux autres le bien fondé de ton existence, car tu ne le peux pas. Tu ne peux que leur montrer que tu es à la hauteur de leurs espérances." Pendant longtemps, je n'ai pas cru ses paroles. Puis un jour, j'ai compris. Certainement parce que je n'avais plus mes camarades constamment sur mon dos, je ne sais pas. Mais j'ai compris que je n'avais qu'à tracer mon chemin. Mon père m'a enseigné la logique, quand les Vulcains ont vu que j'avais un esprit romulien. Cela n'a pas été simple, mais il y est arrivé, et aujourd'hui, pour le remercier, et pour aider ceux qui sont comme moi, je travaille dans cette clinique.

- je crois que je comprends ce que votre père voulait dire... Personne n'a le droit de décider si l'on doit ou non exister sous prétexte qu'on est un hybride entre deux peuples... Et les gens comme Spock ou toi... pardon, vous, n'avez pas à prouver quoi que ce soit au reste du monde...
L'humain redevint silencieux un temps, réfléchissant à ce qu'il avait lui-même expérimenté quand au mélange entre la logique vulcaine et son propre esprit humain :
- je ne crois pas qu'être mi humain, mi romulien, ou même entièrement d'une toute autre espèce, soit un problème pour assimiler ce qu'est la logique. Je ne dirais pas que je comprends la logique vulcaine à 100% ni que je suis apte à l'utiliser... Mais ça n'empêche que je pense en avoir eu un bon aperçu. ça ne veut pas dire que je saurais, ni que je voudrais, l'employer au quotidien, mais si je le voulais je suis persuadé que je le pourrais... Logique et émotions ne sont pas incompatibles... Il faut juste trouver le bon équilibre...

- Absolument. Et j'y suis parvenu ! Je pense avoir trouvé le bon équilibre entre logique et émotions, et cela me permet de vivre heureux. C'est le principal, je crois. Et puis, je me sens utile ici.
Il saisit un brin d'herbe entre ses doigts et tira dessus pour en déloger la tige.
- Je suis heureux de pouvoir admirer les belles choses, de pouvoir apprécier les arts, et de comprendre les littératures terriennes. Et cela ne m'empêche pas d'avoir un esprit scientifique et logique.
Il entoura son doigt de la tige, puis la fit rouler pour qu'elle forme un anneau. Il le leva et regarda au travers.
- Mon père... Ah, vous l'avez croisé mais je ne crois pas que vous lui ayez réellement parlé. Mon père, c'est Sirok, l'assistant de Monsieur Sevak. Mon père ne comprend pas qu'on puisse être imaginatif, mais il l'accepte, parce qu'il s'est marié à une Romulienne.

Jim sourit, admirant toujours le ciel qui semblait le fasciner, d'une certaine façon :
- je me souviens de Sirok en effet... Bien que nous n'ayons pas vraiment discuté...
Il réfléchit un instant à un détail qui l'intriguait en matière de perception des émotions chez les vulcains et chez les humains :
- il y a quelque chose d'étonnant malgré tout... Les vulcains font tout pour contrôler leurs émotions... Et de l'autre coté, les humains vivent avec au quotidien, et un être humain qui ne montre pas suffisamment ses émotions est souvent considéré comme étrange... On le lui reproche même! Quand j'étais plus jeune, et... et même encore aujourd'hui je dirais, j'avais tendance ne pas pleurer en public. Voir pas du tout... Ce n'était pas que je n'éprouvais jamais de peine, c'est juste que je ne voulais pas le montrer... et je me souviens très bien que de nombreuses personnes me disaient souvent que je n'avais pas de coeur, ou que je ne pensais qu'à moi en fait...
Il eu un petit rire sans joie, repensant au nombre de fois où il avait juste attendu d'être enfin seul pour pleurer dans son coin.
- quand j'étais enfant, plusieurs camarades de classe me disaient même que ma mère était sûrement parti en m'abandonnant parce que je ne l'aimais pas, ou que je n'avais pas de sentiments...
Il soupira en fermant les yeux :
- je les croyais plus que je n'aurais dû à l'époque...

Sarik posa une main amicale sur son épaule et la serra doucement.
- Ne ressassez pas le passé. Je me doute que ce doit être douloureux pour vous de ne pas avoir réellement connu vos parents, mais la vie est faite ainsi. Dites-vous que pour chaque chose, il y a un équilibre. Si la vie vous prend quelque chose à un moment, elle vous en donnera une autre plus tard, et inversement. N'êtes-vous pas heureux aujourd'hui ? Vous avez un compagnon qui vous aime, et qui donnerait sa vie pour vous protéger. Prenez soin de ce bonheur, Capitaine. Je me dis aussi que si vous avez vécu quelques instants difficiles avec l'état de Monsieur Spock, je pense pouvoir vous dire qu'en retour, la vie vous donnera des moments merveilleux avec lui. Comme le disait le scientifique terrien Lavoisier : "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme". Je pense qu'il en va de même pour le bonheur et le malheur.

Jim rouvrit les yeux et les tourna vers le jeune homme avant de sourire :
- je suppose que vous avez raison... Ce n'est pas toujours aisé de laisser le passé derrière soi... Mais il me faudra le faire, si je veux que Spock puisse en faire de même... j'emploierai une méthode bien humaine pour régler le problème...
Il redevint silencieux un long moment, savourant le calme et l'apaisement apporté par le lieu. Peut être qu'il devrait fréquenter un peu plus le holodeck de l'Enterprise... Tout était paisible à travers le lien, et aucun problème ne lui était encore tombé dessus. Sarik avait peut être raison, il y avait un équilibre entre malheur et bonheur, et avec un peu de chance, son tour de bonheur allait enfin pouvoir commencer.

Soudain, la console portative du holodeck bipa, les arrachant à leurs réflexions et à leur contemplation. Le Vulcain la saisit et appuya sur diverses touches.
- Sarik, j'écoute.
- Ici Sirok, fit la voix métallisée du guérisseur. Ramène le Capitaine Kirk dans ses quartiers, nous allons vous rejoindre avec le Commandeur Spock.
- Entendu, Père.
- Cesse de m'appeler ainsi lorsque nous sommes en service.
- Je suis désolé, Docteur. Nous arrivons.
- Sirok, terminé.
La communication fut coupée, tandis que le jeune Vulcain se relevait, époussetant sa blouse et son pantalon. Il pianota ensuite sur la console et les plaines de l'Iowa disparurent pour ne laisser que les murs de panneaux noirs de la salle de simulation. Sarik se dirigea vers les portes coulissantes.

Jim se releva, impatient de rejoindre Spock, et prit à peine le temps d'enlever les brins d'herbe qu'il avait dans les cheveux. Il jeta un dernier regard à la plaine avant qu'elle disparaisse puis suivit Sarik en dehors du holodeck et le laissa le ramener jusqu'à ses quartiers. Il était temps de voir le résultat des méditation de son compagnon... Il était certain que le vulcain avait réussi, le capitaine était confiant dans le résultat. Il rentra dans ses quartiers et attendit l'arrivée de Spock et Sirok.

Sarik était assis sur l'une des chaises placées autour de la table, un peu impatient et nerveux. Un peu empathique, il partageait les émotions de Jim, et ressentait son appréhension. Bien sûr, il croyait aussi à sa réussite, car admiratif du parcours du Vulcain.
Finalement, après quelques longues minutes, la porte coulissa dans un chuintement, laissant le passage libre à Sirok et, derrière lui, à Spock. Ils entrèrent tous deux et se tinrent dans la pièce. Le Premier Officier se tenait droit, son visage était impassible mais son regard brillait d'une multitude d'émotions parfaitement contrôlées. Il se tourna vers son amant et lui offrit l'ombre d'un sourire.
- Capitaine, je pense être prêt à retourner à mon poste, dit-il de son ton laconique habituel. Néanmoins, si vous pensez utile que le Docteur McCoy m'étudie, je n'y vois pas d'inconvénient.
Il le regarda fixement, sérieux, mais son esprit était en fête, rempli de fierté et de bonheur.
- Tes enseignements m'ont été extrêmement précieux. Merci infiniment, Jim.